Alors que Benoît Cœuré, responsable français du Pôle Innovation de la BRI (Banque des Règlements Internationaux), qualifiait le Bitcoin de « progéniture démoniaque de la crise financière » il y a quelques années, il reconnaît maintenant que « les banques centrales ont pris les crypto-monnaies de haut » et que la réflexion avance sur l’utilité de ces monnaies et de la technologie sous-jacente de la chaîne de blocs dans le secteur financier.
En prenant en compte les enjeux et l’utilité de l’industrie émergente que représente les devises numériques, l’innovation apportée par les crypto-monnaies et la blockchain ne doit pas « être bridée », mais mieux régulée explique Benoît Cœuré. Il serait ainsi plus facile d’offrir un cadre légal et juridique complet pour soutenir ces innovations.
« Il ne faut pas brider l’innovation, il n’est donc pas question d’interdire ces initiatives, mais il faut les réguler pour qu’elles soient robustes en cas de crise financière, qu’elles protègent les données personnelles et qu’elles ne permettent pas le blanchiment » déclare-t-il.
Le responsable du Pôle Innovation de la BRI n’est pas le seul à penser qu’il faut réguler cette industrie, puisque de nombreuses décisions sont prises dans le monde en faveur d’une plus grande réglementation du secteur des crypto-devises.
Pour les banques centrales, s’intéresser aux devises numériques est nécessaire pour éviter de se laisser distancer par des initiatives privées comme le projet Libra de Facebook.
Comme le rapporte Challenges, un groupe de 7 banques centrales travaille conjointement sur des recherches et travaux sur les CBDC.
Parmi ces banques centrales, on retrouve la Réserve Fédéral américaine (Fed), la Banque d’Angleterre (BoE), la BRI, la Banque Centrale européenne (BCE), la Banque Nationale Suisse (BNS) et la Banque du Japon (BoJ).
« Ces institutions et la Banque des règlements internationaux (BRI) estiment que les principales caractéristiques d’une monnaie numérique doivent inclure la résilience, une disponibilité large pour un coût faible ou nul, des normes appropriées et un cadre juridique clair, tout en laissant un rôle approprié au secteur privé » peut-on lire dans l’article.
La réflexion avance donc dans les grandes institutions mondiales.
« Il est positif de continuer de voir des dirigeants de Banques Centrales soutenir ce type de monnaie. La pandémie du Covid-19 a permis de mettre en évidence les inefficacités du système financier actuel et a accéléré les conversations ainsi que les études de faisabilité sur la création d’une monnaie numérique de Banque Centrale » commente David Derhy, analyste crypto-monnaie chez eToro.