Investir dans une crypto-monnaie représente toujours un risque. Il est cependant compensé par des perspectives de profits parfois spectaculaires. Avec les ICO (Initial coin offering), c’est le même concept, mais sous stéroïdes : choisissez judicieusement et vous touchez le jackpot, faites une erreur et vous perdez tout ou presque. On peut néanmoins limiter les risques en sélectionnant consciencieusement ses ICO. Dans cet article, je vous propose quelques conseils pour bien les choisir.
Le hard cap et le nombre de tokens
Avant de creuser dans une ICO, la première chose que je regarde est le nombre de tokens qui sera mis en vente, ainsi que le soft et hard cap (soit le montant minimal et maximal de fonds que l’émetteur de la crypto-monnaie souhaite lever). Cela vous permet d’évaluer la valeur de marché de la crypto-monnaie une fois l’ICO conclue, et de voir comment elle se positionne dans le classement de CoinMarketCap. On constate ainsi que des ICO se placent directement dans le top 100. Autant dire que le potentiel haussier est limité, même s’il faut bien entendu prendre en compte le potentiel du projet.
Le whitepaper (livre blanc) et le site
Avant de vous précipiter dans l’achat d’une crypto-monnaie en prévente parce qu’elle promet monts et merveilles, vous devrez faire vos propres recherches. Pas de souci si vous utilisez des sites d’avis sur les ICO, mais ne prenez pas leur opinion pour argent comptant (que ce soit en bien ou en mal). Idem pour les forums, qui pullulent de trolls et d’influenceurs professionnels. Vous devrez donc lire attentivement le site Internet de l’ICO en question, et surtout son livre blanc.
Les white papers à forte connotation marketing ont tendance à me faire fuir. Bien sûr, le marketing est un facteur important dans la réussite de tout projet commercial. Mais lorsque les formules se succèdent pendant 30 pages… attention. À titre d’exemple, j’ai lu un livre blanc qui promettait d’engager avec l’argent levé durant l’ICO une grande artiste, Rihanna je crois, pour donner un concert privé sur la plate-forme. Merci, au revoir…
Cela dit, une ICO très orientée marketing peut être un cheval gagnant vu les spécificités du marché des crypto-monnaies. Mais il s’agira souvent de paris à court terme. Comment savoir quand la fin du « pump » aura lieu ? Je vous conseille de surveiller quand les tokens réservés aux fondateurs et à l’équipe seront libérés (c’est en principe indiqué dans le livre blanc).
Le potentiel concret de l’idée de l’ICO
De nombreuses ICO se basent sur une proposition dont la portée est bien trop limitée, ou incertaine, pour justifier un investissement de votre part. Avant de vous engager, vérifiez également si la crypto-monnaie que vous envisagez d’acheter devra faire face à de la concurrence. Plus un token vise un marché neuf et d’ampleur, plus il a des chances de s’imposer, et donc de voir sa valeur augmenter. Bien entendu, un peu de concurrence sur un marché énorme (celui de l’énergie, par exemple ) n’est pas un souci. L’idéal est tout de même de trouver les premiers entrants. À titre d’exemple, j’ai acheté l’ICO d’INS, qui propose une plate-forme de vente de produits du fabricant (de la multinationale à la petite PME) au consommateur. Il s’agit d’un marché énorme sur lequel aucune crypto-monnaie n’est présente actuellement.
L’équipe derrière l’idée
Même la meilleure idée du monde ne débouchera sur rien s’il n’y a pas une équipe compétente pour la porter. Le site web de l’ICO doit fournir la liste des membres de l’équipe, qui doit couvrir tous les domaines requis pour mener à bien le projet (technique, opérationnel, communication, marketing, etc.). S’il y a 3 ou 4 personnes derrière le projet, j’abandonne tout de suite. Des conseillers issus de projets à succès sont également un gage de sécurité (mais pas de certitude). N’hésitez pas à faire des recherches sur Google concernant le CEO et les autres figures majeures de l’équipe. On apprend parfois des choses très intéressantes…
Un business en place
Le principe de l’ICO est de démarrer une idée, il ne donc doit pas y avoir nécessairement une structure en place qui a fait ses preuves. Mais de mon point de vue, c’est un critère très convaincant. Cela prouve qu’il y a déjà un marché, que l’équipe le connaît et qu’elle a déjà des clients et partenaires. À titre d’exemple, j’ai participé à l’ICO d’Energi Token, une société britannique du secteur de l’énergie qui réalise déjà chiffre d’affaires d’un demi-million de dollars en gérant des contrats d’électricité d’une valeur de 150 millions. Un projet concret, des professionnels aguerris, un marché qui existe, des clients… tout cela avec un hard cap raisonnable de 15 millions, ETK satisfait presque tous mes critères.
Bankera est un autre exemple, avec son site SpectroCoin.com. J’ai également participé récemment à cette ICO malgré son hard cap élevé, car elle vend des tokens à dividendes (du 4 % annualisé au dernier paiement).
Le code sur Github
En principe, le code des crypto-monnaies est open source et publié sur Github. Les personnes qui ont des connaissances en programmation pourront y jeter un œil. Si vous n’y connaissez rien, vous pouvez tout de même vérifier l’activité qui a lieu sur le code, en termes de mises à jour et du nombre de personnes qui travaillent sur le projet.
En conclusion : une ICO, c’est toujours risqué
On peut faire son travail d’enquête de façon très consciencieuse, il n’en reste pas moins que participer à une ICO est toujours risqué. Je suis néanmoins convaincu qu’en suivant les conseils ci-dessus, vous ferez davantage de paris gagnants que de flops. Veuillez néanmoins noter que j’ai cité quelques ICO auxquelles j’ai participé ci-dessus simplement pour illustrer mes propos. Il ne s’agit nullement de conseils d’investissement.