Emmanuel Macron a profité du sommet de Davos pour prôner la régulation du Bitcoin et autres crypto-monnaies, dénonçant les risques de spéculation et les détournements financiers associés au Bitcoin. Des pistes d’amélioration seront présentées par la France et l’Allemagne lors du G20 Finances d’avril prochain en Argentine.
Macron s’exprime sur le Bitcoin au forum économique de Davos
Les crypto-monnaies sont sorties de l’ombre en 2017 avec l’envolée fantastique du cours du Bitcoin qui a connu une croissance de 1 000%. Cette performance a attiré l’attention des investisseurs, mais également des gouvernements et régulateurs qui craignent les risques liés à cet actif hautement volatil.
Lors du sommet de Davos, Emmanuel Macron s’est exprimé en faveur de la réglementation des crypto-monnaies. Selon lui, le Bitcoin, l’Ethereum, le Litecoin et toutes les autres monnaies virtuelles sont des actifs capables de créer des crises financières et qui doivent donc être activement surveillées par le FMI.
Le chef d’État a ajouté que la réglementation serait nécessaire pour protéger les épargnants face à l’éclatement d’une bulle spéculative. À la demande de la France et de l’Allemagne, la question du Bitcoin sera à l’ordre du jour durant le sommet du G20 Finances en avril.
Investir dans les monnaies virtuelles en 2018 pourrait donc devenir plus sûr pour les épargnants.
Bruno Le Maire nomme “Monsieur Bitcoin”
Le ministre de l’Économie Bruno le Maire a nommé Jean-Pierre Landau, ancien gouverneur-adjoint de la Banque de France, pour faire évoluer la réglementation des crypto-monnaies. “Monsieur Bitcoin” comme on l’appelle sera chargé de proposer des idées pour éviter l’utilisation des monnaies virtuelles à des fins d’évasion fiscale ou de blanchiment d’argent.
La réglementation pourrait être bénéfique au Bitcoin
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la régulation des crypto-monnaies pourrait être une bonne chose pour le Bitcoin. En effet, une nouvelle réglementation pourrait donner une certaine crédibilité au Bitcoin et rassurer les investisseurs les plus hésitants.
Au delà du Bitcoin, la France a besoin d’une clarification réglementaire pour lancer des services liés à la technologie blockchain. Mais pour le moment les crypto-monnaies sont toujours considérées comme des “ovnis” par le FMI.
La BCE à elle seule n’a pas le pouvoir de réguler le Bitcoin
Il semble compliqué pour les gouvernements de mettre en place une approche simultanée. D’après le président de la BCE Mario Draghi lui même, l’institution n’a pas le pouvoir d’interdire ou de réguler les crypto-monnaies. Aujourd’hui l’achat et la vente de Bitcoins échappe à toute réglementation de par leur nature: ils ne sont pas considérés comme des instruments financiers par la loi.
Ainsi il est impossible pour l’AMF d’envisager une régulation. Selon le responsable de la Banque centrale allemande, des règles nationales sont difficiles à mettre en place dans un environnement virtuel sans frontière et tout projet de réglementation doit se faire à échelle mondiale, avec coopération de tous les gouvernements.
Pourquoi Macron souhaite réguler les crypto-monnaies ?
- Pour lutter contre les activités illégales et le blanchiment d’argent auxquels elles sont associées. Rappelons que d’après une étude réalisée par l’Université de Sydney, 44% des transactions relatives au Bitcoin sont liées à des activités illégales!
- Pour protéger les investisseurs contre les arnaques et piratages. Les experts estiment que depuis le lancement des premiers ICOs plusieurs centaines de millions d’euros ont été dérobés.
- Pour favoriser le développement de la technologie blockchain et créer de l’emploi.