Une nouvelle crypto-monnaie, le Rock Token (RKT), vient de conclure son ICO de façon spectaculaire en atteignant son hard cap quelques secondes après le lancement de sa vente publique. Ce jeton est émis par une filiale de la Bourse de Gibraltar. Dans cet article, nous revenons sur le succès spectaculaire de cette ICO tout en nous plongeant sur le produit qui va naître de celle-ci : une plate-forme d’échange de crypto-monnaies sous la supervision d’une bourse régulée.
La Bourse de Gibraltar a décidé d’adopter une position avant-gardiste en ce qui concerne les crypto-monnaies en planifiant le lancement d’une plate-forme d’échange, le Gibraltar Blockchain Exchange (GBX). S’il ne s’agit pas de la place financière la plus connue ; le Rocher n’en reste pas moins un territoire d’outre-mer dépendant de la Couronne britannique, et donc de ce fait soumis aux régulations et à la supervision européennes. Du point de vue de la crédibilité, c’est donc un énorme plus. Son objectif est ambitieux :
« Le Gibraltar Blockchain Exchange a pour objectif de devenir une plate-forme de vente et d’échange de jetons se positionnant en tant que leader mondial, notamment auprès des investisseurs institutionnels. Basé sur les principes de la décentralisation et du consensus de la communauté, notre objectif est d’ouvrir une nouvelle ère de confiance, d’ouverture et d’adoption mondiale pour le secteur des cryptos. »
Je l’ai déjà mentionné à plusieurs reprises, nous avons grandement besoin de tels acteurs pour garantir la pérennité du complexe, le professionnaliser et augmenter la confiance.
GBX a donc procédé à une ICO pour lever les fonds nécessaires à son développement. Elle a nommé son jeton maison en référence au célèbre rocher de Gibraltar : son nom est le Rock Token. Premier élément remarquable de cette levée de fonds, elle a attiré des investisseurs de renom comme Victory Square à l’occasion de sa vente privée qui a eu lieu entre décembre 2017 et début janvier 2018. Par ce biais, RKT a levé la somme remarquable de 21 millions de dollars. Avec un hard cap fixé à 27 millions, il ne restait donc plus que 6 millions de dollars de jetons disponibles pour le grand public. On pouvait s’attendre à une demande importante malgré les conditions de marché difficiles. Ce qui s’est passé ; pourtant, presque personne n’avait anticipé cet engouement.
L’ICO du Rock Token conclue en quelques secondes
Si les personnes qui faisaient partie de la liste blanche ont pu acheter confortablement des RKT le 7 février dans la limite individuelle fixée à 6146,8 RKT par inscrit, celles qui ont dû tenter leur chance le 8 février à l’occasion de la vente publique ont été pour la plupart déçues (sans parler de celles qui ne décolèrent pas). Des 60 millions de jetons qui étaient en vente, 35 millions ont trouvé preneur dès le 7 février auprès des investisseurs qui avaient réussi à prendre place sur la liste blanche (il suffisait de s’inscrire à temps et de passer avec succès la procédure usuelle du KYC).
Il ne restait donc plus que 25 millions de tokens pour la vente publique, qui s’est tenue sur la plate-forme d’échange Quoine. On pouvait s’attendre à ce que les RKT restants trouvent preneur très rapidement, mais la vitesse à laquelle ils ont été vendus dépasse l’entendement. Quoine parle d’une seconde et GBX de 9 secondes, mais peu importe. En moins de temps qu’il faut pour dire « vendu », c’était terminé. Il y a donc énormément de déçus, tandis que ceux qui ont réussi à mettre la main sur des RKT se frottent déjà les mains. Les tokens seront débloqués le 26 février à 12 heures GMT.
Présentation du Rock Token (RKT)
Le Rock Token sera la devise principale utilisée sur les deux grandes plates-formes de la filiale de la Bourse de Gibraltar, à savoir GBX, la plate-forme d’échange de crypto-monnaies, et GSX, une plate-forme dédiée aux ICO. À terme, cet écosystème sera en mesure de répondre à tous les besoins des start-up qui souhaitent se développer sur le concept de la chaîne de blocs, de l’émission de tokens à leur échange en passant par des services bancaires.
Posséder des Rock Token permettra d’obtenir certains privilèges et réductions, de régler les frais de transaction de la plate-forme d’échange « à la Binance Coin », de payer les frais d’intégration d’une crypto-monnaie à la plate-forme, etc.
Certains dispositifs ont été prévus pour soutenir la valeur de RKT. Par exemple, pour bénéficier d’un service, le client a pour obligation d’acheter pour X % de RKT et les conserver pendant une période de x mois. Malheureusement, le Rock Token ne donnera pas droit à un versement d’une partie des profits de la plate-forme. GBX n’a pas non plus prévu d’opérations de rachat/destruction de tokens. Ces politiques sont bien entendu susceptibles de changer au gré de l’évolution du projet, mais même en l’état il y a de grandes chances pour que ceux qui ont réussi à mettre la main sur des RKT réalisent une belle opération.
La feuille de route de la plate-forme d’échange de Gibraltar
Désormais, le travail va pouvoir vraiment démarrer, même si l’équipe ne s’est pas roulé les pouces ces derniers mois. Le lancement de la plate-forme d’échange de crypto-monnaies de la Bourse de Gibraltar est prévu pour le premier trimestre 2018. D’ici la fin de l’année, les jetons titrisés devraient également faire leur apparition sur la plate-forme, qui devrait avoir reçu d’ici là les agréments nécessaires auprès des régulateurs dont elle dépend.
Pour les investisseurs dans les crypto-monnaies, cette initiative est du pain bénit. Nous allons bientôt pouvoir échanger des crypto-monnaies auprès d’une bourse officielle. Les ICO, avant d’être acceptées, feront l’objet de contrôles approfondis pour éviter les arnaques qui ont émaillé leur histoire. GBX est un nouveau pas significatif sur le chemin de la reconnaissance et de la légalisation des crypto-actifs.