Le fondateur de Cardano Charles Hoskinson a rencontré le 17 septembre le ministre mongol Damdin Tsogtbaatar, pour discuter de la blockchain et de ses innovations. Ce n’est pas la première visite à l’étranger d’Hoskinson, qui compte bien promouvoir la blockchain de Cardano dans les pays en développement. Mais il n’est pas le seul à convoiter ces nouveaux territoires. De plus en plus de cryptomonnaies souhaitent y apporter de nouveaux systèmes de paiements, qui pourraient venir concurrencer les banques.
Ce que Cardano pourrait apporter à la Mongolie
La blockchain Cardano pourrait selon Hoskinson permettre à la Mongolie de structurer ses systèmes financiers. Comme c’est souvent le cas dans les pays pauvres, la population mongole n’a pas toujours accès aux services bancaires. L’achat de Cardano pourrait ainsi permettre aux particuliers d’envoyer et de recevoir des de l’argent simplement, sans se soumettre aux longs processus des grandes banques. Le but serait d’automatiser les systèmes, sans avoir à passer par la vérification humaine.
Le tour du monde de Charles Hoskinson
Le pari de Hoskinson est original : plutôt que d’aller chercher les soutiens des grandes entreprises de la finance, Cardano souhaite se projeter dans les pays en développement pour apporter une solution à ce manque d’accès bancaire. En mai, Cardano avait déjà signé un MOU (memorandum of understanding) avec le gouvernement éthiopien. Et son fondateur a également voyagé au Vietnam, et en Afrique du Sud cette année. Le but de Cardano est donc de séduire les pays qui cherchent des moyens alternatifs de structurer leur économie.
Les pays en développement convoités par les cryptomonnaies
De plus en plus de pays émergents pourraient prendre en compte les monnaies virtuelles. Les pays européens sont freinés par leurs systèmes bancaires complexes, qui ne souhaitent pas accorder une part de gâteau trop grande aux cryptomonnaies. Et des territoires comme les États-Unis choisissent de réguler fortement ces nouveaux types de paiement. Mais dans les pays les plus pauvres, ces barrières n’existent pas.
Les pays en développement pourraient donc accueillir des systèmes basés sur la blockchain avec plus de facilité. Le 17 septembre, le ministre des Finances du Zimbabwe a même encensé le Bitcoin, sous-entendant qu’il pourrait aider le pays à mitiger sa crise financière. Pour les altcoins plus modestes, c’est aussi une manière de prendre leur place et de se positionner différemment des grandes cryptomonaies comme le Ripple et l’Ethereum, qui séduisent surtout les banques.
Comment la blockchain pourrait changer le monde
Pour David Crosbie, de l’université de Louisiane, la blockchain va amener à ces pays le même niveau de confort et d’automatisation qu’on trouve dans les pays développés. La blockchain fonctionne sur la confiance, et pourrait même remplacer certains organes gouvernementaux susceptibles de corruption. Encore mieux, elle pourrait permettre de passer au « tout numérique » sans avoir à suivre les étapes intermédiaires qu’ont connues les pays développés.
Et la révolution de la blockchain ne semble pas illusoire. Déjà, des systèmes de paiement parallèles semblent se développer, au grand dam des gouvernements. Reste à savoir si ces systèmes sont suffisamment solides, et peuvent être développés de manière suffisamment globale pour être vraiment intégrés aux pays en développement de manière durable.