Faites connaissance avec ce Hollandais qui a tout vendu pour parier sur Bitcoin

Faites connaissance avec ce Hollandais qui a tout vendu pour parier sur Bitcoin

By Benson Toti - Minute de lecture
Mis à jour 01 August 2022

« N’investissez pas plus que vous êtes prêt à perdre » : Didi Taihuttu est l’archétype de l’investisseur dans Bitcoin qui s’est moqué éperdument de ce conseil. Les exemples de particuliers qui ont recours à la dette pour financer leurs investissements dans les cryptodevises sont légion, CNBC vient d’en faire un article. Mais ce père de famille hollandais de 39 ans a choisi une autre option : il a vendu toutes ses possessions pour investir dans Bitcoin.

Didi Taihuttu, l’homme qui a tout misé sur BTC

Didi et sa famille en vadrouille – source Facebook

Cet article du Business Insider a raconté au début du mois de décembre l’histoire incroyable de Didi, qui est devenu depuis une petite célébrité. Désireux de parier sur l’ascension folle de Bitcoin, il a mis en vente toutes ses possessions. De sa maison spacieuse dans la région de Venlo au vélo de ses 3 enfants vendu sur une émule batave d’eBay, tout ou presque y est passé. Il vit désormais avec sa petite famille dans un chalet situé sur un terrain de camping.

Pour l’instant, il a plus que doublé sa mise de départ. Mais ne comptez pas sur lui pour vendre dans un avenir proche. Sa stratégie est simple : c’est tout ou rien. Selon lui, le prix de Bitcoin devrait atteindre au moins 100 000 $ d’ici 2020. Il cite également des analystes qui proposent des estimations bien plus élevées, à un million de dollars. Il a donc décidé d’attendre, patiemment, que son investissement rapporte le pactole.

En attendant, il vit avec sa famille sur le produit de la vente des objets qui composaient le ménage. Les tables, les meubles, les lampadaires… petit à petit, le contenu de sa maison est vendu sur Internet, ce qui permet de couvrir les dépenses quotidiennes. En attendant de toucher le jackpot, la famille Taihuttu s’est donc imposé un train de vie modeste. Une décision qui peut donc sembler quelque peu paradoxale.

« La vie est trop courte »

C’est la maladie de son père, à savoir un cancer à issue fatale, qui l’a fait réfléchir. On ne sait jamais quand la vie va s’arrêter, alors pourquoi travailler 8 heures par jour, 5 heures par semaine, sans presque jamais voir sa femme et ses enfants ? Il s’est alors décidé à vendre sa société spécialisée dans les formations informatiques pour voyager à travers le monde pendant 9 mois avec sa femme et ses 3 enfants.

Un peu de vancances ? Pixabay – Wikilmages

Durant son périple, il a rencontré de nombreux voyageurs qui investissent dans les crypto-monnaies. Il s’est lancé en 2010, lorsque Bitcoin ne valait pas encore un euro. La suite, vous la connaissez : au printemps 2017, BTC démarrait son ascension fulgurante, entraînant dans son sillage les autres crypto-devises. Pour Didi, cela ne faisait aucun doute : la crypto-révolution était en marche. C’est alors qu’il a décidé d’investir tout son patrimoine.

De retour de son tour du monde, il a mis sa maison en vente. Mais il a d’abord dû vaincre les réticences de sa femme. C’est la perspective d’une vie familiale axée sur la simplicité qui a fini par la convaincre.

La famille croule sous les sollicitations des médias

Quelques mois plus tard, la famille est persuadée d’avoir fait le bon choix. Mais tandis que l’objectif était de vivre au calme, dans la chaleur d’un petit cocon douillet axé sur les valeurs familiales, les médias ont quelque peu bouleversé les plans des Taihuttu. La famille est tellement sollicitée par la presse internationale que Didi a même envisagé de recruter un agent. À quoi bon quitter le monde du travail si c’est pour recevoir plusieurs appels quotidiens le sollicitant pour raconter sa folle histoire…

Il insiste cependant sur le fait qu’il ne souhaite pas capitaliser sur sa notoriété, en assurant qu’il ne demande pas de rétribution pour l’octroi d’une interview : « Nous ne sommes pas un produit. Je veux juste répandre notre message, » a-t-il déclaré au Business Insider.

Est-ce bien raisonnable ?

Chacun se fera sa propre opinion. S’il s’agissait d’un célibataire, j’aurais haussé des épaules en disant qu’il fait sa vie. Mais en tant que chef de famille, je trouve cela quelque peu irresponsable. On a beau être passionné par les crypto-monnaies et être persuadé qu’elles vont changer le monde comme Internet a bouleversé notre quotidien, cela n’en reste pas moins un investissement classé à risque. Les États vont-ils continuer à laisser faire ? Quelle est la valeur réelle d’une crypto-monnaie ? Trop de points d’interrogation subsistent. Mais tout le monde ne pense pas de la sorte, comme le montre cet article du 11 janvier 2018 de CNBC, qui indique que de plus en plus d’Américains ont recours au crédit pour financer leurs achats de crypto-monnaies.

Pixabay – StevePB

Bitcoin à crédit

D’après une enquête récente du prêteur LendEDU, un cinquième des 18 % d’Américains qui achètent du Bitcoin par carte de crédit ne remboursent pas leur dû. Ils font rouler leur dette. La popularité des termes de recherche de Google prouve d’ailleurs que la phrase « acheter Bitcoin à crédit » est de plus en plus en vogue.

Joseph Borg, président de la North American Securities Administrators Association, une association de protections des investisseurs, a déclaré qu’il entend souvent les témoignages d’individus ayant effectué des sacrifices financiers pour investir dans les crypto-monnaies. Il s’agit parfois de décisions bénignes, comme la vente d’actions ou d’autres actifs financiers pour les réinvestir dans les cryptos. Mais il y a également des gens qui achètent à crédit, que ce soit via leur carte VISA ou, pire, en hypothéquant leur maison !

Selon M. Borg, les craintes des Américains de ne pas avoir une épargne suffisante pour vivre confortablement durant leur retraite alimentent cette frénésie. Les gens cherchent donc à accroître leur épargne, et quel autre véhicule que les crypto-devises promet des rendements aussi spectaculaires ? Cette stratégie pourrait se révéler être un coup de maître… ou un désastre.