Le Bitcoin et les autres crypto-monnaies sont souvent pointées du doigt parce qu’elles favoriseraient les activités illégales. Une théorie qui semble confirmée par Europol, les responsables affirmant que plusieurs milliards de dollars sont blanchis chaque année grâce aux monnaies virtuelles.
Une augmentation du blanchiment d’argent en Europe
Europol, c’est-à-dire l’European Police Office, vient de sortir du silence pour accuser les crypto-monnaies d’être à l’origine d’une augmentation du blanchiment d’argent en Europe. En effet, les responsables parlent de 3 à 4 milliards d’euros d’origine criminelle qui seraient blanchis chaque année. Le directeur d’Europol, Rob Wainwright, s’est exprimé sur CNBC en rappelant : « Ce phénomène prend rapidement de l’ampleur, et nous sommes inquiets. Ces actifs ne sont pas liés à des banques, et ils ne sont pas gérés par une autorité centrale. Par conséquent, la police ne peut pas surveiller ces transactions. Et même si elle parvenait à identifier un criminel, elle n’aurait aucun moyen de geler ses actifs, comme elle peut le faire dans le cadre du système bancaire classique. »
Les criminels utiliseraient donc des fonds obtenus illégalement pour acheter des crypto-monnaies. Puis ils les échangeraient à nouveau contre des monnaies fiduciaires, et principalement des euros. Le procédé est particulièrement astucieux. La somme transitant par les crypto-monnaie représente 4 % environ de l’argent blanchi sur le continent. Ce qui est tout de même important, et surtout en constante augmentation.
Des chiffres qui font polémique
Les chiffres d’Europol en surprennent quelques-uns, comme Simon Taylor qui rappelle qu’il y a 2 000 milliards de dollars qui sont blanchis dans le monde chaque année.
Europol affirme que la réglementation des crypto-monnaies pourrait permettre une régulation du marché. Ainsi, il serait possible de mettre un terme à leur utilisation pour blanchir de l’argent. Cependant, là encore, nombreux sont ceux à être sceptiques sur l’influence d’un nouveau cadre réglementaire. Car les plateformes d’échange sont déjà régulées et, malheureusement, certains réussissent malgré tout à passer au travers des mailles du filet.
Pourtant, en théorie, il est possible de retrouver l’identité des individus qui blanchissent de l’argent sur les plateformes, notamment lorsque l’argent transite via le Bitcoin. Ce qui est légèrement différent avec des crypto-monnaies anonymes comme le Zcash ou le Monero. Les crypto-monnaies favorisent-elles le blanchiment d’argent ? Les avis sont donc très partagés.