Dan Larimer va-t-il compromettre l’avenir d’EOS ?

Dan Larimer va-t-il compromettre l’avenir d’EOS ?

By Puskar Pande - Minute de lecture
Mis à jour 01 August 2022
EOS crypto logo avec background planetaire

L’année 2018 s’est avérée compliquée pour l’altcoin EOS qui n’a pas été à la hauteur des attentes suscitées par le succès de son Initial Coin Offering (ICO). Dan Larimer, créateur d’EOS, rajoute de l’huile sur le feu en cette fin d’année en parlant de créer un nouveau jeton. Le point sur les perspectives d’avenir d’EOS.

Trop de pression sur l’altcoin EOS ?

EOS a réalisé la plus grande levée de fonds via ICO à ce jour atteignant un montant supérieur à 4 milliards de dollars. Autant dire qu’avec un tel pactole, les attentes étaient conséquentes. EOS a longtemps été présenté comme le tueur d’Ethereum (ETH), rien de moins.

Dès le lancement du mainnnet en juin 2018, plusieurs problèmes et bugs en tous genres sont apparus suscitant des critiques parfois vives.

Autre point de friction : le manque de transparence par rapport à l’allocation des fonds levés lors de l’ICO. En l’absence de tout cadre réglementaire, les investisseurs en jetons ne peuvent que se fier à la bonne foi des développeurs et de la communauté soutenant la cryptomonnaie. Il y a là une certaine ironie lorsqu’on sait que la plupart des projets cryptomonnaies visent à favoriser les transactions dites trustless soit les transactions où vous ne devez pas faire confiance à un intermédiaire.

Enfin, le départ de plusieurs cadres historiques au cours des derniers mois a suscité le questionnement par rapport à la gouvernance d’EOS et à la gestion de la blockchain EOSIO via Block.one.

Dan Larimer va-t-il quitter EOS ?

La capitalisation d’EOS a littéralement fondu en raison des problèmes mentionnés ci-dessus mais surtout à cause de la chute brutale de l’ensemble du marché, Bitcoin (BTC) en tête, en novembre 2018. Elle atteint le 20 décembre 2.5 milliards de dollars environ.

Dan Larimer est actuellement le Chief Technical Officer de Block.one et a créé la devise digitale EOS. Pour rappel, Block.one est l’entreprise en charge du développement du logiciel open source lié à la blockchain EOSIO. L’entreprise détient un pourcentage significatif des jetons EOS.

L’homme est une figure connue de la cryptosphère. C’est également lui qui avait créé la plateforme BitShares avec Charles Hoskinson qui dirige pour sa part la Fondation Cardano (ADA). Tout comme Charlie Lee chez Litecoin (LTC), Larimer est la face publique d’EOS. Fin novembre, un message Telegram évoquant une nouvelle cryptodevise a suscité les spéculations.

Dan Larimer imagine un jeton digital utilisé uniquement comme moyen de paiement. On parle donc d’un concurrent potentiel au Bitcoin ou à des altcoins comme Dash (DASH), Monero (XMR) ou encore Zcash (ZEC). Les jetons seraient non modifiables et non programmables. Le nom suggéré pour ce nouveau jeton est MonerEOS.

Sérieusement ?

Suite à l’ampleur des rumeurs, l’homme a cependant insisté sur le fait qu’il n’avait pas l’intention de prendre ses distances par rapport à Block.one ou la blockchain EOSIO.

Faut-il remettre en question le mode de gouvernance blockchain ?

Il y a une grande différence entre blockchain privée et blockchain publique. Beaucoup d’entreprises se tournent actuellement vers des blockchains privées. Si sur papier, le mode de gouvernance décentralisé a de quoi faire rêver, dans la pratique aucune devise digitale n’a encore trouvé le graal. Lorsq’un conflit n’est pas résolu au sein de la communauté, cela débouche sur un hard fork comme ce fut le cas récemment avec Bitcoin Cash (BCH) par exemple.

On observe donc que beaucoup de devises digitales choisissent d’associer leur projet décentralisé à une entreprise bien réelle et centralisée. C’est le cas de RippleLabs et son jeton XRP, de Interstellar qui promeut le Stellar Lumens (XLM) ou encore d’Emurgo pour Cardano (ADA). Néanmoins, ces modes de gouvernance sont encore en pleine mutation.

Faut -il acheter de l’EOS ?

Le cours de l’EOS en ce mois de décembre est de 2,75 dollars. Le succès de la cryptomonnaie en 2019 dépendra du développement de la blockchain EOSIO et des projets qui y verront le jour.

On sait que Block.one a su convaincre plusieurs partenaires stratégiques d’investir et que les fonds pour réussir sont là. Diverses initiatives sont en cours de gestation et EOS a organisé plusieurs hackathons fin 2018 pour dynamiser la blockchain. A l’heure actuelle, il importe de faire comprendre aux développeurs pourquoi la blockchain EOSIO est meilleure que celle de NEO (NEO) par exemple. Il est également essentiel de mettre en avant des éléments de différenciation par rapport aux concurrents et surtout de se prémunir contre les piratages et les attaques éventuelles.

La cybersécurité et l’inviolabilité de la blockchain seront peut-être des éléments clés en 2019 pour convaincre et EOS a encore du pain sur la planche dans le domaine.