David Marcus, le responsable du projet de crypto-monnaie Libra de Facebook, a tenté hier de répondre aux inquiétudes suscitées par le nouveau projet du géant des médias sociaux.
Dans une note publiée mercredi sur Facebook, Marcus a abordé “un certain nombre de questions et quelques malentendus” sur le projet.
L’ancien dirigeant de Payl, qui a ensuite oevré chez Facebook à la tête de l’application Messenger a confirmé qu’il témoignerait devant le Comité sénatorial des banques et le Comité des services financiers de la Chambre des représentants sur ce projet plus tard ce mois-ci.
Dans le post de mercredi, David Marcus a abordé un certain nombre de questions qui ont été soulevées par les législateurs et les spécialites des crypto-monnaies, y compris de savoir si Libra est réellement décentralisée, pourquoi il n’y a pas de charte en place pour l’Association qui gère Libra et si la Libra peut réellement aborder l’inclusion financière.
Il a notamment abordé la méfiance généralisée à l’égard de Facebook à la suite du scandale d’utilisation des données des utilisateurs par Cambridge Analytica, du scandale de l’ingérence dans la campagne de Trump en 2016 et d’autres mésaventures très médiatisées, et incitant peu à la confiance.
Les utilisateurs de Libra n’auront pas à faire confiance à Facebook
Mais plutôt que de tenter de convaincre des bonnes intentions de Facebook, David Marcus a préféré expliquer qu’au final, il n’y a pas lieu de se poser cette question :
“En fin de compte : Vous n’aurez pas à faire confiance à Facebook pour profiter des avantages de Libra “, a écrit Marcus, en ajoutant :
“Facebook n’aura aucune responsabilité particulière sur le réseau Libra Network. Mais nous espérons que les gens répondront favorablement au portefeuille Calibra [fabriqué par Facebook]. Nous avons été clairs quant à notre approche en matière de séparation des données financières et nous respecterons nos engagements et travaillerons d’arrache-pied pour offrir une réelle utilité.”
Facebook a publié le mois dernier un livre blanc et de la documentation technique pour Libra, mais a immédiatement fait l’objet d’attaques de la part des organismes de réglementation du monde entier.
Un accès aux services financiers pour ceux qui n’ont pas accès aux banques
Il a également rappelé que Libra permettra à des millions de personnes qui n’ont pas accès aux banque de profiter de services financiers.
“Quelqu’un a écrit que la principale raison pour laquelle les gens ne sont pas bancarisés est qu’ils n’ont pas assez d’argent pour être réellement bancarisés, et a affirmé que Libra ne résoudrait pas ce problème “, a écrit Marcus, qualifiant cette explication de malavisée.
Selon lui, Libra abaissera les passerelles vers les services financiers pour toute personne possédant “un smartphone à 40 $ et une connectivité”.
Marcus a également réitéré une allégation tirée de la documentation publique de la filiale Calibra en faisant remarquer que Facebook n’aurait pas accès aux données financières du fournisseur du portefeuille.
“Les gens auront de nombreuses façons d’utiliser le Libra et d’accéder au réseau “, a-t-il dit. “Vous serez en mesure d’utiliser une gamme de portefeuilles qui auront une interopérabilité totale les uns avec les autres, ce qui signifie que vous serez en mesure de payer et de recevoir des paiements entre les portefeuilles de différentes sociétés, ou d’utiliser un portefeuille de logiciels que vous exploiteriez par vous-même”.
Jeton décentralisé?
Bien que Libra sera contrôlée par un petit nombre d’entités au lancement, elle se décentralisera progressivement au fil du temps, a-t-il par ailleurs expliqué.
Facebook, qui est l’un des 28 membres fondateurs de la Libra Association – l’association qui sera chargée de superviser le réseau de la crypto-monnaie Libra après son lancement – aura finalement le même pouvoir sur le réseau que les autres membres au lancement, a dit Marcus.
“Il est facile de supposer, d’après les gros titres, que le Libra n’est associée qu’à Facebook, mais ce n’est pas le cas “, a écrit Marcus, ajoutant :
“Mais il était important de commencer par des entités de confiance qui pouvaient fonctionner dans un environnement réglementé et avec l’expertise opérationnelle requise pour assurer l’intégrité du réseau à l’étape de sa fondation. Je dirais qu’une centaine d’organisations réparties géographiquement et diversifiées par secteur d’activité peuvent constituer un réseau que lon peut qualifier d’assez décentralisé. .. ”
Il a par ailleurs ajouté qu’il est prévu que le réseau soit effectivement de plus en plus décentralisé.
Chacun des membres fondateurs participera à la mise en place des règles de gouvernance de la Libra Association et des ” autres décisions clés “, dans le cadre d’un effort pour limiter le pouvoir de Facebook sur le réseau, a-t-il affirmé pour terminer.
Rappelons pour finir que bien que le Libra et le Bitcoin présentent des différences fondamentales, plusieurs experts estiment que ce projet de Facebook a eu un impact décisif sur la remontée du Bitcoin depuis avril.