Le hard fork Constantinople d’Ethereum pour janvier 2019

Le hard fork Constantinople d’Ethereum pour janvier 2019

By Puskar Pande - Minute de lecture
Mis à jour 01 August 2022
Image des portefeuilles Ethereum

Enfin ! Après des mois d’hésitation et plusieurs changements d’avis, il semblerait que la communauté d’Ethereum (ETH) soit arrivée à un consensus. Aux dernières nouvelles, le hard fork Constantinople devrait avoir lieu aux alentours de la mi-janvier 2019.

Date fixée pour le hard fork Constantinople

Nous avions évoqué en octobre le report à 2019 du hard fork Constantinople. Le hard fork en janvier est à présent confirmé et devrait avoir lieu lors de l’ajout du bloc 7080000. La date estimée est le 16 janvier. L’échéance a été entérinée lors de la réunion des développeurs du 7 décembre.

Depuis début 2018, le hard fork avait déjà été reporté à plusieurs reprises et on ne peut que se réjouir qu’une date définitive semble enfin fixée. L’annonce a en tous les cas été relayée par plusieurs membres influents de la communauté Ethereum dont Péter Szilágyi.

Qu’est-ce que le hard fork Constantinople ?

Ceux qui ont acheté de l’Ethereum connaissent certainement le hard fork Constantinople. Il s’agit d’une mise à jour majeure de la blockchain d’Ethereum destinée principalement à diminuer l’intérêt à miner de l’Ethereum. Cette mise à jour s’articule autour de 5 différents axes (des propositions d’amélioration d’Ethereum dans le jargon) mais cela n’a que peu d’intérêt dans le cadre de cet article.

Cet hard fork s’inscrit dans un projet plus global connu parfois comme le projet Casper impulsé par Vitalik Buterin, le créateur d’Ethereum. Casper réalise la transition de la plateforme Ethereum d’un modèle Proof of Work (comme Bitcoin (BTC), Dogecoin (DOGE) ou Dash (DASH) par exemple) vers un modèle Proof of Stake (comme Stellar (XLM) ou EOS (EOS) notamment). Outre les questions énergétiques, le modèle Proof of Work a en effet montré certaines limites notamment en matière de gouvernance décentralisée. La communauté d’Ethereum considère donc cette transition nécessaire pour garantir l’avenir de la plateforme Ethereum qui reste actuellement le leader en matière de smart contracts (contrats auto-exécutants en français).

Néanmoins, il faudra se montrer patient car la transition devrait se poursuivre et s’achever au plus tôt en 2020.

Un scenario à la Bitcoin Cash ?

Le hard fork de Bitcoin Cash (BCH) en novembre 2018 a laissé quelques séquelles. Beaucoup le considèrent comme l’élément déclencheur de la spirale baissière qui a entrainé le cours des cryptomonnaies, Bitcoin en tête, en cette fin d’année 2018.

C’est un différend interne qui a conduit au hard fork de Bitcoin Cash et à la création de Bitcoin SV en novembre. Voilà plusieurs mois déjà que deux groupes se chamaillaient concernant la mise en œuvre d’un nouveau logiciel.

Dans le cas d’Ethereum, la dynamique est radicalement différente. Toute la démarche d’Ethereum consiste justement à empêcher la création d’une nouvelle cryptomonnaie et la communauté semble en voie d’y parvenir. Outre l’image déplorable que véhiculent les hard forks lorsqu’ils résultent de l’absence de consensus, ceux-ci soulèvent de nombreuses questions.

En effet, dans la plupart des cas les détenteurs de la devise digitale originelle se voient attribuer des cryptodevises additionnelles résultant du hard fork. Il y a donc une multiplication artificielle de la capitalisation du marché qui, généralement, finit par s’estomper mais ouvre la porte à différents abus.

Une bonne nouvelle pour le cours de l’Ethereum ?

Ethereum s’est fait ravir sa deuxième place du podium des capitalisations en cryptomonnaie par Ripple (XRP) en cette fin d’année. Le timing pour cet hard fork aurait cependant pu être pire. En effet, le marché des cryptomonnaies est frileux dans tous les cas et le cours de l’ensemble des altcoins subit une tendance baissière.

Le cours de l’Ethereum se situe en-dessous de 100 dollars ce 17 décembre ce qui est peu. Il y a fort à parier que le hard fork à venir refroidira les investisseurs potentiels mais son effet devrait se diluer dans la tendance pessimiste générale. Cette période d’austérité aura le bénéfice de permettre à la communauté d’Ethereum de se concentrer sur l’avenir afin de continuer à améliorer la plateforme.

Quel avenir pour Ethereum ?

logo ethereum (ETH). Hard fork Constantinople à venir
Ethereum doit faire face à une compétition de plus en plus intense dans le domaine des dApps et des contrats auto-exécutants.

Si Ethereum veut garder sa place de leader pour les applications décentralisées (les dApps), il va falloir cravacher ferme. Plusieurs concurrents sont très clairement en embuscade. Parmi les plus performants, on citera NEO (NEO) et EOS (EOS) mais Cardano (ADA) pourrait bien surprendre tout le monde sur le long terme.

Dans tous les cas, la technologie des smart contracts et des dApps n’en est encore qu’à son galop d’essai. Les positions sont donc loin d’être acquises pour les différents protagonistes qui pourraient se voir brûler la politesse par un nouvel entrant. Ethereum a cependant encore de beaux jours devant lui. Le grand public commence à peine à s’intéresser aux devises digitales et à leur potentiel. Après Bitcoin, Ethereum reste sans conteste l’un des noms les plus connus en cette fin d’année 2018.

 

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