Dans une annonce faite hier, la Banque du Japon a souligné les deux principaux obstacles techniques que le projet doit surmonter – l’universalité et la résilience
Dans un rapport publié hier, la Banque du Japon (BoJ) a révélé qu’elle allait entamer un processus de preuve de concept (Proof of Concept – PoC) avec le yen digital. Toutefois, la banque n’a pas encore annoncé de calendrier pour la mise en circulation de la monnaie.
Le rapport, intitulé « Technical hurdles for CBDC » (Obstacles techniques pour les CBDC, en Français, une Monnaie Digitale de Banque Centrale), souligne l’objectif d’expérimentation des CBDC et le potentiel qu’elles représentent pour un pays comme le Japon et le monde.
Il est important de noter que la Chine est déjà en avance sur le Japon dans la course pour être le premier grand pays à lancer sa propre CBDC. Selon les rapports, la Chine est en phase de test pour le yuan digital et a commencé à piloter le projet complet dans les villes de Shenzhen, Chengdu, Suzhou et Xiongan en avril.
Le rapport de jeudi indique que l’expérimentation proposée permettrait de « vérifier la faisabilité de la CBDC d’un point de vue technique, de collaborer avec d’autres banques centrales et institutions concernées, et d’envisager l’introduction d’une CBDC ».
Le rapport explique que garantir l’accès universel et développer la résilience sont les deux principaux obstacles techniques au projet. Le premier concerne l’accès à la CBDC du pays pour tous, y compris ceux qui n’ont pas de smartphone.
En 2018, les recherches indiquent que seulement 65 % de la population japonaise avait accès à des smartphones. Ainsi, la BoJ estime “qu’il est important de développer la CBDC pour qu’elle soit accessible à une variété d’utilisateurs”.
La BoJ a également souligné la nécessité de développer la résilience afin de garantir que la monnaie soit disponible même en cas de coupure de courant, en insistant sur le fait que le yen digital devra être disponible lors de situations d’urgence, comme un tremblement de terre.
Un système centralisé comporte le risque de s’effondrer en raison d’un éventuel point de défaillance unique, mais peut offrir une plus grande capacité et des vitesses de transaction plus rapides. Et bien qu’un système décentralisé soit capable de surmonter un seul point de défaillance, il faudra plus de temps pour traiter les transactions car les réseaux blockchains nécessitent un consensus entre plusieurs validateurs.
« Les types centralisé et décentralisé ont tous deux des avantages et des inconvénients […] dans le cas de transactions massives pour des cas d’utilisation de particuliers dans les pays avancés, il est préférable d’adopter le type centralisé […] dans le cas où le montant de la transaction est limité et où la résilience et les possibilités futures sont prioritaires, il est possible d’envisager le type décentralisé », conclut le rapport.