Dans une présentation donnée à l’Université de Princeton plus tôt cette semaine, Kevin Werbach, professeur et auteur spécialisé sur la blockchain à l’Université de Pennsylvanie, a affirmé que cette technologie offre à l’humanité un tout nouveau type de confiance.
Plutôt que d’être une technologie «sans confiance» comme le soutiennent de nombreux détracteuirs des crypto-monnaies, Werbach affirme que la blockchain renforce la confiance tout en réduisant le niveau de confiance requis pour qu’un système serve toutes les parties avec équité.
La technologie Blockchain est-elle un concept entièrement nouveau de confiance?
Werbach, qui est notamment l’auteur de The Blockchain and the New Architecture of Trust, a présenté aux étudiants, aux enseignants et au public un exposé sur la technologie blockchain et ses liens avec la notion de confiance.
Il a affirmé que, contrairement à une idée reçue, la technologie sur laquelle sont basées les crypto-monnaies repose non seulement sur la confiance, mais fournit également à l’homme une forme entièrement nouvelle de confiance.
Pour étayer sa thèse, Werbach s’appuie sur l’exemple récent de l’échange QuadrigaCX et sur les millions de dollars prétendument perdus à la suite du décès de son PDG, Gerard Cotten, plus tôt cette année. Le professeur a déclaré que cet exemple mettait en évidence le fait que la technologie des registres distribués reposait effectivement sur de nombreux types de confiance différents.
Werbach, un expert renommé des nouvelles technologies
Malgré le fait que le nom de Werbach puisse être inconnu de ceux qui s’intéressent à la technologie crypto ou à la technologie blockchain, le professeur de l’Université de Pennsylvanie est suffisamment réputé pour que ses opinions soient prises en considération.
Werbach est en effet décrit comme un «expert de renommée mondiale en matière de technologie émergente» dans un rapport de la publication du Centre pour la politique de la technologie de l’information de Princeton, Freedom to Tinker.
Sa carrière se concentre sur les politiques commerciales et publiques relatives à diverses technologies, telles que l’internet, le Big Data et la blockchain.
Werbach a également fourni ses services à l’équipe de transition de l’administration Obama, et a également conseillé le président Clinton à l’époque où Internet était considéré comme une technologie émergente.
Différents types de confiance
Dans son exposé d’aujourd’hui, Werbach a souligné certaines des différentes formes de confiance existant dans la société actuelle :
-La confiance entre pairs, basée sur les relations entre individus.
-La confiance de « Leviathan », décrite par le philosophe britannique John Hobbes comme un contrat social entre l’individu et l’État, donnant à ce dernier le pouvoir de faire respecter les accords passés en privé.
-La confiance par intermédiaire, qui repose sur une tierce partie pour gérer diverses transactions.
Werbach affirme que la blockchain ajoute à ces modèles traditionnels une toute nouvelle forme de confiance. Plutôt que de faire confiance à un seul acteur pour valider les mises à jour d’un registre enregistrant quoi que ce soit (les transactions sur le Bitcoin, par exemple), les utilisateurs de la blockchain peuvent faire confiance à la conception du système, ce qui rend la falsification des données presque impossible.
La technologie Blockchain interagit avec le concept de confiance de deux manières pour Werbach. Premièrement, il minimise l’exigence de confiance en supprimant un point de défaillance unique, en réduisant le risque de formation de monopoles de confiance et en rendant les processus d’intermédiation beaucoup plus efficaces.
Cependant, blockchain participe également à renforcer la confiance. La technologie y parvient en exécutant automatiquement les transactions et en rendant les enregistrements publiquement vérifiables.
Werbach a ensuite déclaré qu’il existait un conflit d’intérêts manifeste entre la technologie de la blockchain et la réglementation. En effet, les blockchains sont totalement agnostiques vis-à-vis des transactions.
Confiance, liberté d’action, et commodité : Les 3 facteurs qui définissent une blockchain
En conclusion de son exposé, l’auteur a enfin déclaré que tous les concepteurs de systèmes blockchain devaient trouver un compromis entre trois grandes idées: La confiance, la liberté d’action et la commodité.
En optimisant l’une de ces qualités – par exemple, la commodité – les développeurs doivent sacrifier certaines des autres qualités. Le Bitcoin, par exemple, est peu pratique et peu efficace en raison de son système de confiance robuste.
Inversement, des actifs cryptographiques plus centralisés, tels que le XRP de Ripple peuvent être optimisés pour plus de commodité (délais de transaction rapides, règlement instantané, etc.), aux dépens de la confiance, de la liberté d’action, ou des deux.