La plateforme QuadrigaCX perd $500k de Bitcoin et autres crypto-monnaies “par erreur”

La plateforme QuadrigaCX perd $500k de Bitcoin et autres crypto-monnaies “par erreur”

By Benson Toti - Minute de lecture
Mis à jour 01 August 2022

L’invraisemblable histoire de la plateforme d’échange de crypto-monnaies canadienne QuadrigaCX a connu un nouveau rebondissement cette semaine.

Rappelons que tout a commencé au début du mois de décembre, après l’annonce de la mort du PDG de la société Gerald Cotten lors d’un voyage en Inde, ce qui a donné lieu au blocage d’environ 150 millions de dollars en crypto-monnaies, l’essentiel des avoirs des utilisateurs, lui seul ayant accès aux « cold wallets » sur lesquels ils étaient stockés.

Dans le cadre de cette affaire, le cabinet d’audit Ernst & Young a été nommé par la justice canadienne comme contrôleur.

Or, E&Y a annoncé hier dans un rapport préliminaire que QuadrigaCX aurait accidentellement déplacé plus de 100 Bitcoins vers un cold wallet auquel elle n’a plus accès…

« Le 6 février 2019, Quadriga a transféré par inadvertance 103 Bitcoins valorisés à approximativement 468.675 Dollars canadiens vers des cold wallet de la société actuellement inaccessibles. Le contrôleur travaille avec la direction pour récupérer les crypto-monnaies depuis différents cold wallets, si cela est possible » peut-on lire dans le rapport d’Ernst & Young.

Les détails des circonstances de « l’erreur » n’ont pas été précisés, et ce nouveau rebondissement pourrait ainsi susciter de nouvelles controverses.

Ernst & Young va désormais prendre le contrôle des « hot wallets » de la société et transférer les crypto-monnaies contenues vers son propre cold wallet, mais le rapport révèle que la somme présente sur ces portefeuilles est bien loin des 150 millions de dollars que la société doit à ses utilisateurs.

D’après le rapport, ces hot wallets contiendraient en effet 51 bitcoins, 0.014 bitcoin cash SV, 33 bitcoins cash, 2,000 bitcoins gold, 800 litecoins et 950 ethers, ce qui un montant total de moins de 1 million de dollar selon les cours récents des crypto-monnaies citées.

“Les plaignants et le contrôleur poursuivront leurs efforts pour accéder aux appareils de M. Cotten, rechercher tous les cold wallets existants appartenant à la société, localiser toute autres crypto-monnaies appartenant à Quadriga et informer la Cour au sujet de leurs activités” peut-on par ailleurs lire dans le document.

E&Y aurait d’ailleurs déjà pris le contrôle de « plusieurs appareils électroniques supposément possédés par l’ancien PDG Cotten », dont 4 ordinateurs portables, quatre smartphones et 3 clés USB cryptées.

Cependant, les technologies de cryptographie utilisées pour protéger les cold wallet sont pratiquement inviolables, et l’espoir de récupérer les fonds reste maigre, sans mettre le main sur les clés de cryptage.

Des doutes sur la mort du PDG de Quadriga

Il faut également souligner que cette affaire a entrainé de nombreuses rumeurs, notamment sur les réseaux sociaux. En effet, nombreux sont ceux qui ont remis en question la mort du PDG Gerald Cotten.

Plusieurs enquêteurs indépendants ont de plus fait part du manque de preuves d’existence des prétendus cold wallets auxquels seul Collen avait accès, ce qui a entrainé certains observateurs à imaginer que celui-ci aurait organisé sa disparition pour s’accaparer les fonds.

Cependant, une preuve assez crédible de sa mort a été diffusée depuis, avec l’acte de décès officiel obtenu auprès du gouvernement indien, qui indique que Cotten est effectivement décédé le 9 décembre 2018 au Fortis Escorts Hospital.

Coindesk a par ailleurs recueillit une confirmation de l’hopital en question, qui a déclaré que : « Cotten a été amené à l’hôpital dans un état critique avec la maladie de Crohn. Le 9 décembre 2018, le patient a été victime d’un arrêt cardiaque mais a été réanimé. Son état a continué à se détériorer et il a subi un second arrêt cardiaque à 13h00. Malgré tous les efforts des médecins, il n’a pas pu être réanimé et a été déclaré mort vers 13h56 ».

La mort de Gerald Cotten semble donc bel et bien réelle, mais reste à confirmer que l’accès aux fonds des utilisateurs a bel et bien été perdu.

Le fait que seul le PDG avait accès aux wallets contenant les fonds des utilisateurs, et le fait que ces wallets restent à priori introuvables soulève plusieurs questions, et laisse imaginer des scénarios dignes des films d’action et d’espionnage !