La Banque Centrale Australienne (RBA) suit de près l’évolution des crypto-monnaies comme le Bitcoin (BTC), et des stablecoins, depuis plusieurs années. Elle estime actuellement qu’il n’est pas encore certain qu’il y aura une forte demande intérieure pour ce genre d’actif.
D’après les recherches de Dark et al 2019 citées par la RBA, les crypto-devises ne fournissent pas les fonctions habituelles de la monnaie pour le moment. C’est ce qui explique qu’elles ne soient pas devenues des devises largement utilisées en Australie comme moyen de paiement.
Cependant, avec l’émergence de nouvelles crypto-monnaies qui « cherchent à combler certaines des lacunes des versions précédentes, la prochaine génération de crypto-devises pourrait être plus largement utilisée à l’avenir » déclare la RBA. En effet, ces nouvelles devises 2.0. pourraient fournir une fonction de réserve de valeur plus importante que les anciennes cryptos car elles devraient être moins volatiles.
L’Australie vient s’ajouter à la liste des pays qui ne veulent pas que Libra soit disponible sur leur territoire
D’après l’article du Financial Review publié hier, même si le projet de crypto-monnaie de Facebook proposait de nouvelles mesures de sécurité de la vie privée et davantage de protections en phase avec les demandes des régulateurs, la demande pour une telle devise pourrait ne pas être si importante que cela.
« En Australie, il n’est pas certain qu’il y aura une forte demande de stablecoins mondiales même si ces devises répondent à toutes les exigences réglementaires, en particulier pour les paiements intérieurs » explique la RBA dans un document le mois dernier.
Ainsi, l’Australie est le dernier pays d’une liste croissante de pays qui sont opposés à la crypto-devise de Facebook comme projets privés de crypto-monnaies. Depuis la publication de son livre blanc, de nombreuses nations dans le monde, comme l’Allemagne, la France et la Chine, se sont déclarées contre ce projet. Ces pays souhaitent bloquer l’arrivée de Libra sur leur territoire.
Il existe déjà de nombreux acteurs numériques non bancaires qui offrent des services de transfert de fonds rapides et peu chers
Selon la RBA, les méthodes de paiement numérique disponibles pour les clients de détail en Australie sont déjà efficaces. Il ne semble donc pas nécessaire d’introduire un nouveau service de ce type comme Libra souhaite le faire.
« L’Australie est déjà bien desservie par une gamme de méthodes de paiement en temps réel peu coûteuses et efficaces, comme le New Payments Platform (NPP) » note la RBA.
Lancé en février 2018, ce service propose une infrastructure ouverte qui soutient les paiements rapides dans tous le pays grâce à des « fonds détenus dans des comptes d’institutions financières soumises à une surveillance prudentielle ».