Le phénomène des cryptomonnaies est un phénomène mondial. Il est donc tout naturel que la Russie s’y intéresse ainsi qu’à la technologie des distributed ledgers (registres distribués). Le point sur la question.
Intérêt des banques pour la technologie blockchain
Selon certaines sources russes, plusieurs grandes banques du pays ont réitéré leur intérêt pour la blockchain et les cryptomonnaies lors d’un récent meeting à la bourse de Moscou. Tout comme leurs contreparties en Suisse ou à Singapour par exemple, les banquiers russes ont bien compris que les devises virtuelles avaient leur place dans l’avenir du secteur.
Les banques russes soutiennent d’ailleurs un groupe de lobby afin d’influencer la politique du gouvernement sur le sujet et espèrent réorienter la législation en préparation.
Parmi les banques qui ont participé à cette réunion, on rapporte la présence de Sberbank détenue à 50% par la Banque centrale russe ainsi qu’Alfa-Bank notamment. Ces deux dernières ont d’ailleurs annoncé en juin 2018 le lancement prochain d’un fonds d’investissement qui permettrait aux clients russes d’investir en cryptomonnaies. Ce fonds serait lié à 6 monnaies digitales dont le Bitcoin (BTC), le Bitcoin Cash (BCH), l’Ethereum (ETH) et le Litecoin (LTC).
Législation sur les cryptos et les Initial Coin Offerings (ICO) toujours en préparation
Depuis janvier 2018, la Russie essaie de se doter d’une loi afin d’encadrer les monnaies digitales et la blockchain. Vladimir Poutine avait initialement annoncé une législation pour juillet 2018 mais les travaux ont pris du retard.
La législation en préparation vise en particulier à encadrer le minage, les Initial Coin Offerings (ICOs) mais également les opérations de crowdfunding notamment. Plusieurs projets ont été sur la table et discutés. La dernière mouture, qui a déjà fait l’objet d’un vote en mai, n’est pas à proprement parler pro-crypto et est considérée comme décevante par les observateurs.
Des développements à ce sujet sont attendus en octobre 2018. Une marche arrière semble cependant peu probable.
Quid des investisseurs russes ?
La Russie n’interdit pas à ces concitoyens d’acheter des crypto-monnaies. Des plateformes de trading comme eToro y proposent leurs services et donnent l’opportunité aux Russes d’investir en devises virtuelles. En janvier 2018, la banque Sberbank avait d’ailleurs annoncé son intention d’ouvrir une plateforme d’échange via sa branche suisse. Ce projet semble toujours en préparation.
Quel avenir pour les monnaies digitales en Russie ?
Tout comme la plupart des pays, la Russie se montre hésitante par rapport à l’adoption d’une législation. C’est bien compréhensible au vu de la complexité des sujets traités. Sur la question de la mise en place d’une devise digitale Russe, Vladimir Poutine s’est exprimé en juin 2018 indiquant que cela allait à l’encontre même du principe des cryptomonnaies qui dépassent les frontières nationales. Le président russe a cependant reconnu que les cryptodevises se développaient et avaient leur place dans le mondetout en encourageant à la prudence.