Le développeur Paul Sztorc a annoncé le 24 septembre 2018 le lancement de la Drivechain. Ce protocole basé sur le concept de la sidechain pourrait permettre au Bitcoin de régler certains problèmes de scalabilité, en permettant à des blockchains alternatives de travailler en tandem avec la blockchain principale du BTC.
Les limitations actuelles du Bitcoin
Cela n’a échappé à personne, le Bitcoin (BTC) est enlisé ces derniers mois dans des problèmes de scalabilité dont il peine à se défaire. Le BTC fonctionne avec un système de blocs relativement rigide : cela en fait une des cryptomonnaies les plus sécurisées du moment, mais cela veut aussi dire qu’il n’a pas été adapté à un grand nombre d’utilisations. Or le Bitcoin a bien besoin d’étendre son réseau face à des altcoins comme l’Ethereum (ETH) et le Ripple (XRP), qui comptent bien lui voler la vedette.
Le problème à régler en priorité pour le Bitcoin est sa lenteur. Une transaction sur la blockchain BTC peut prendre jusqu’à 20 minutes. Pire, elle ne peut prendre en compte que 7 transactions par seconde, ce qui freine son adoption par le grand public. Sans compter les frais élevés, qui s’envolent dès que la cryptodevise prend de la valeur. Le concept de side chain doit donc régler une partie de ces problèmes.
La side chain, kézako ?
La side chain est loin d’être un concept récent. Cette technologie a été suggérée depuis 2014, mais aucune solution n’avait jusque là été trouvée pour l’implémenter. L’idée est simple : pouvoir transférer des Bitcoins et d’autres actifs liés aux registres décentralisés sur des blockchains multiples. Lorsqu’un achat de BTC est fait, il pourrait ainsi être transféré sur une « side chain » en parallèle, afin de simplifier le processus de paiement.
Cette idée n’avait pas été développée plus loin, car on estimait à l’époque qu’elle ajoutait trop de complexité, de risque de fraudes et de minage centralisé au système Bitcoin. Pourtant, les équipes de Paul Sztorc ont continué à travailler sur cette idée en la modifiant, ce qui a donné la Drivechain présentée récemment.
Les améliorations apportées par la Drivechain
La Drivechain fonctionne de manière similaire au concept original de la sidechain, mais elle se base sur les personnes qui ont l’habitude de miner du BTC pour arriver à des consensus. Concrètement, cela veut dire que lorsqu’un transfert est fait depuis la blockchain principale (mainchain) vers la sidechain, les fonds sont bloqués sur une adresse P2SH unique. Puis les pièces sont relâchées sur la sidechain grâce au « merged mining ». Lorsqu’elles sont à nouveau transférées sur la blockchain principale, elles utilisent la vérification de paiement simplifiée (SPV).
Les avantages de ce système sont nombreux : il évite les problèmes de scalabilité et de congestion de la blockchain et supprime le besoin de faire un hard fork à chaque changement de méthode. La Drivechain permet aussi de faire des tests sans avoir à risquer le réseau principal. Si la méthode de Paul Sztorc est donc implémentée, elle pourrait bien apporter de vraies solutions à la blockchain Bitcoin et lui permettre de regagner la confiance des utilisateurs.