L’industrie du minage de cryptodevises a connu un boom phénoménal fin 2017 suite à la montée fulgurante du Bitcoin (BTC). L’euphorie étant un peu retombée en 2018, que va donc faire l’Islande de toutes ces infrastructures ? Beaucoup y voient une réelle opportunité pour l’avenir du pays.
L’essor des fermes de minage
A une lointaine époque, quelques fans de la première heure minaient des cryptomonnaies depuis leur ordinateur et se refilaient des tuyaux pour construire des gigs de minage toujours plus performants. Et puis tout s’est emballé en 2017 avec une demande toujours plus grande. Entre janvier 2017 et avril 2017, la plateforme eToro reportait une augmentation de 4500% des volumes de trading de Bitcoins (BTC) et d’Ethereum (ETH).
Des petits malins avaient déjà anticipé la nécessité d’installations performantes et prospecté pour établir des fermes de minage avec le nec plus ultra en matière de puces Application Specific Integrated Circuit, les fameuses puces ASICs.
L’Islande, avec son climat froid, ses grandes étendues et son coût de l’électricité extrêmement bas (principalement d’origine géo-thermale), s’est rapidement présentée comme une terre promise et les installations se sont multipliées en 2017 et début 2018.
La fin annoncée du Proof of Work ?
Miner des cryptomonnaies comme le Bitcoin (BTC), le Litecoin (LTC) ou encore le Dash (DASH) devient de plus en plus cher et difficile. C’est également moins intéressant dans un marché plus frileux.
Beaucoup de nouvelles cryptomonnaies adoptent désormais un autre système de validation. Ce détournement s’explique d’après nous par 3 facteurs clés. D’une part, le caractère énergivore du processus, d’autre part la concentration de pools de mineurs (le géant Bitmain par exemple) qui a remis en question le caractère décentralisé du protocole et enfin les avancées technologiques en la matière. Bref, le Proof of Work (PoW) ou Preuve de Travail comme modèle de validation s’efface peu à peu au profit de solutions plus sophistiquées.
Reconversion au service de la blockchain ?
Halldór Jörgensson, président de Borealis Data Center, faisait part récemment de ses perspectives sur le sujet au média Red Herring. L’essor de l’industrie du minage et l’arrivée d’acteurs externes comme Genesis ou Bitfury a donné une impulsion positive à l’économie. Malgré l’essoufflement probable du minage de devises digitales, l’Islande conserve tous ses avantages avec un Indicateur d’efficacité énergétique (PUE) excessivement bas.
L’homme est donc convaincu que toutes ces infrastructures seront sous peu fortement demandées pour aider au développement de la technologie chaînes de blocs et celle plus globale des registres distribués (blockchain and distributed ledgers). Selon l’institut Statista, le marché de la blockchain devrait atteindre une valeur de 2,3 milliards de dollars d’ici à 2021. Nul doute que ce chiffre grossira encore d’ici à l’horizon 2030.
L’Islande, terre de geysers semble donc vouée à se reconvertir en terre de puces ASICs.