C’est une nouvelle étape vers la clarté réglementaire des crypto-monnaies dans le pays
Le ministère fédéral nigérian des finances a annoncé hier qu’il collaborerait avec la Securities and Exchange Commission (SEC) du pays pour réglementer les crypto-monnaies dans le pays. Cette annonce a faite à Lagos lors du « Fintech in Nigeria : State of Play » qui a été organisée par The Economist Intelligence Unit et MasterCard.
Armstrong Takang, le conseiller spécial du ministre en matière de TIC, s’est exprimé lors de l’événement et a expliqué que le gouvernement nigérian étudie les possibilités offertes par l’adoption des crypto-monnaies et de la blockchain dans le pays, ce qui permettra de créer des réglementations qui profiteront à tous les acteurs concernés.
Le 14 septembre, la SEC nigériane a officiellement classé les crypto-actifs comme des valeurs mobilières et a inscrit le trading de crypto-monnaies comme une activité réglementée selon les règles de la SEC.
Bien que cette annonce marque la première fois dans l’histoire que le régulateur financier nigérian adopte une position claire concernant les crypto-monnaies, elle ne représente pas la réglementation complète de l’espace puisqu’il n’y a pas eu de contribution de la Banque Centrale du Nigeria (CBN).
Cette annonce a été saluée par de nombreuses personnes qui espéraient que le gouvernement nigérian reconnaisse et légalise pleinement l’utilisation des crypto-actifs.
En ce qui concerne le partenariat prévu entre le ministère des finances et la SEC, Takang a ajouté que les implications transfrontalières de l’utilisation des crypto-monnaies ont amené le ministère des finances à entrer en contact avec le ministère de l’industrie et du trading, ainsi qu’avec les douanes nigérianes.
Les Nigérians sont contraints de trouver des solutions dans une économie qui est limitée par les contrôles de capitaux, les pénuries de devises et un taux de change de 33 % sur le marché noir. C’est pourquoi le Bitcoin et d’autres crypto-monnaies sont devenus une solution viable pour de nombreux citoyens.
Même sans une clarté réglementaire de la CBN, les crypto-bourses comme Binance et BuyCoins Africa ont déjà réussi à établir des relations bancaires avec plusieurs institutions financières qui sont réglementées par la CBN, ce qui élimine la nécessité pour les utilisateurs nigérians d’acheter des crypto-monnaies en dollars américains.
Ces partenariats ont permis au Bitcoin de devenir l’instrument de change de facto pour les citoyens nigérians qui souhaitent faire du trade international ou transférer leurs fonds hors du naira local (NGN).
« La CBN étant l’une des principales parties prenantes de la stratégie d’adoption de la blockchain proposée, je ne pense pas qu’elle va introduire une politique ou une réglementation qui ne soit pas alignée sur les principes et les stratégies du document proposé. De plus, la CBN, par l’intermédiaire de son représentant lors de l’engagement des parties prenantes, a indiqué qu’elle était en principe prête à fournir un support réglementaire » a expliqué Paul Ezeafulukwe, le président de l’association des parties prenantes de la blockchain du Nigeria.
Traduit par Carolane de Palmas