Libra: Le projet de loi « Keep Big Tech out of Finance » pourrait changer les choses

Libra: Le projet de loi « Keep Big Tech out of Finance » pourrait changer les choses

By Benson Toti - Minute de lecture
Mis à jour 21 March 2023

Les GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) pourraient bientôt se voir interdire tout lancement d’actifs numériques d’après un nouveau projet de loi du Congrès. Si celui-ci est adopté, ces entreprises pourraient devoir payer une amende de 1 000 $ par jour si elles venaient à lancer une crypto-devise. Encore un obstacle de plus pour Libra de Facebook.

Facebook libra retos
jakkapant turasen / Shutterstock.com

Libra de Facebook inquiète décidément beaucoup   

Il ne se passe pas une journée sans que Libra fasse la une. La potentielle suprématie de cette devise virtuelle n’inquiète d’ailleurs pas que les Etats-Unis. La Banque Centrale de Chine (PBOC) pense que Libra pourrait « constituer une menace pour son pays ». Le stable coin de Facebook pourrait donc intensifier les tensions politiques entre les États-Unis et la Chine.

Le directeur de la division de recherche du la Banque Centrale chinoise déclarait récemment au journal South China Morning Post que « si Libra est largement utilisée pour les paiements (en particulier les paiements transfrontaliers), elle pourrait [surement] fonctionner comme une monnaie. Ainsi, elle pourrait avoir une grande influence sur la politique monétaire, la stabilité financière et le système monétaire international ».

L’Inde aurait également des doutes concernant Libra et son fonctionnement. D’après  Subhash Garg, le secrétaire aux Affaires économiques du ministère des Finances, « la conception de la monnaie Facebook n’a pas été entièrement expliquée. Mais quoi que ce soit, il s’agirait d’une crypto-devise privée. Ce n’est pas quelque chose avec laquelle nous sommes à l’aise ».

De WHYFRAME / Shuttersto.com

Keep big tech out of Finance

La copie du projet de loi, surnommé Keep big tech out of Finance et circulant sur internet, déclare dans la section « Interdiction relative aux crypto-devises » (Prohibition related to cryptocurrencies) : 

« une grande entreprise de services publics ne peut pas établir, maintenir ou exploiter un bien numérique destiné à être largement utilisé comme moyen d’échange, unité de compte, réserve de valeur ou toute autre fonction similaire, telle que définie par le Conseil des gouverneurs de la Réserve Fédérale ».

Bien sûr, en raison des divergences politiques, le projet de loi pourrait être confronté à certains défis pour enfin être adopté. Cela montre tout de même à quel point le lancement d’une crypto-devise par une entreprise du secteur technologique inquiète les législateurs américains. 

La diffusion de ce projet de loin intervient d’ailleurs à quelques jours des auditions devant le Congrès américain des dirigeants de Libra (les 17 et 18 juillet prochains). Et après les commentaires de Donald Trump et de Jerome Powell. 

Trump et Powell contre un stable coin Libra sans régulation

Le président américain Donald Trump a critiqué Libra et le Bitcoin en tant que crypto-devise. Il a également exigé que toutes les entreprises qui cherchaient à lancer une crypto-devise, qui serait utilisée de manière globale comme une monnaie fiat, devraient se soumettre aux réglementations nationales et mondiales pour « devenir une banque ».

Le président de la Réserve Fédérale, Jérôme Powell, a de son côté déclaré aux législateurs que Facebook avait pour but de créer une monnaie numérique. Il a aussi précisé que l’entreprise ne pourrait pas aller de l’avant avec ce projet si elle ne répondait pas aux nombreuses préoccupations (protection des renseignements personnels, lutte contre le blanchiment d’argent, stabilité financière, etc.).

Alors que Libra de Facebook devrait être lancée dans la première moitié 2020, d’autres sociétés du secteur technologique semblent vouloir imiter Facebook. Certaines d’entres elles auraient déjà lancé l’idée d’utiliser leurs propres devises virtuelles comme Amazon. D’autres ont fait savoir que les crypto-devises pourraient devenir une partie intégrante de leurs plateformes.

Qu’en pensez-vous ?