Il devient assez commun que les économies enclavées se tournent vers les cryptomonnaies. L’Iran ne fait pas exception et plusieurs informations récentes témoignent de cet intérêt. Notre récapitulatif.
Le minage de monnaies digitales reconnu comme une industrie
C’est le média iranien en ligne Ibena qui relaye l’information. Le minage de cryptomonnaies serait dorénavant considéré comme une industrie en Iran. En outre, le gouvernement projetterait d’accepter l’importation de matériel de minage en exemption des droits de douane. C’est du moins ce qu’aurait indiqué Abolhassan Firouzabadi, le secrétaire du Conseil Suprême du Cyberespace iranien.
L’information – quoique énormément relayée – est à prendre avec des pincettes. Malgré nos recherches, nous n’avons pu confirmer la fiabilité d’Ibena qui indique être affilié à la Banque centrale d’Iran. En outre, le site d’informations n’a qu’une cinquantaine de followers sur Twitter et cette nouvelle n’a pas été colportée par d’autres médias iraniens plus reconnus. Néanmoins, Ibena semble avoir accès à certaines sources proches du gouvernement.
Marchés secondaires de Bitcoin
Marchés secondaires de Bitcoin
Ce qui est confirmé en revanche, c’est que l’annonce de cette nouvelle a boosté sensiblement le prix du Bitcoinsur les marchés locaux où il atteignait plus de 20.000 dollars en ce début septembre 2018. Suite au blocage récent des plateformes locales d’échange en Iran, un véritable marché secondaire pour acheter des Bitcoins s’est développé et les prix s’envolent sur ce marché fermé. Mati Greenspan, analyste chez eToro, avait d’ailleurs anticipé cette hausse il y a quelques semaines.
La création d’un stablecoin iranien dans le pipeline ?
D’autres bonnes nouvelles sont avérées. Le gouvernement iranien envisage de créer une monnaie digitale dans la gamme des stablecoins (crypto-monnaies stables) sous la houlette de la Banque centrale qui serait garantie par des rials iraniens.
Les stablecoins les plus connus actuellement sont le Tether (USDT) et le TrueUSD mais il s’agit d’une véritable lame de fond. Les jumeaux Winklevoss lançaient il y a quelques jours à peine le Gemini dollar avec grand bruit.
Le but de cette cryptodevise iranienne serait notamment de contourner en partie les sanctions américaines liées au retrait de l’accord nucléaire par les États-Unis. Pour rappel, Donald Trump a pris cette décision de retrait unilatéralement en mai dernier.
Tendance mondiale ?
Cette nouvelle fait écho a la création du Petro par le Venezuela il y a peu. Le président américain a d’ailleurs interdit à ses citoyens d’acheter et vendre des Petros par voie de décret.
De nombreux pays seraient actuellement en train d’évaluer la possibilité d’introduire une cryptomonnaie via leur banque centrale et le phénomène est loin d’être circonscrit aux économies en difficulté. L’Europe consacre une large partie de son rapport sur les monnaies virtuelles publié en juillet 2018 à la question des monnaies digitales émises par des banques centrales. Le débat sur la question est donc en constante évolution.