Le pays envisage d’utiliser le Bitcoin pour payer les importations du pays
L’Iran a publié un nouvel ensemble de règlements visant à verser dans les caisses de l’État les Bitcoins qui sont minés par les Iraniens, afin que le pays puisse les utiliser pour payer les importations. Cette annonce a été faite par un média géré par l’État, l’Agence de presse des étudiants iraniens (anian Students’ News Agency – ISNA).
La réglementation, qui a été proposée par le ministère de l’énergie, ainsi que par la banque centrale d’Iran (CBI), stipule que les mineurs de crypto-monnaies légalement enregistrés dans le pays doivent vendre les tokens qu’ils minent à la CBI.
Le pays s’intéresse de plus en plus au Bitcoin comme moyen de contourner les sanctions paralysantes imposées par les États-Unis, ce qui a conduit à une réduction de 33 % de leurs réserves de devises étrangères au cours des deux dernières années.
Beaucoup ont fait remarquer que la décision de l’Iran rappelle celle de son voisin pétrolier, le Venezuela, qui a récemment décidé de nationaliser ses gisements miniers. Le Venezuela cherche également des moyens de contourner les sanctions imposées par les États-Unis.
Quelque temps après que les États-Unis se soient retirés d’un accord nucléaire multilatéral en 2018, ils ont réintroduit des sanctions contre l’Iran qui interdisaient aux groupes faisant des affaires avec le pays de faire également des affaires avec les États-Unis. Suite à cela, le 8 octobre, le secrétaire d’État américain Michael Pompeo a annoncé une nouvelle série de sanctions contre 18 banques iraniennes.
Les sanctions signifient que l’Iran a une capacité limitée à utiliser les dollars qu’il a en réserve. Selon des rumeurs qui ont fait le tour des publications grand public, la banque centrale iranienne a quasiment changé sa principale devise de réserve du dollar américain au yuan chinois.
Elle envisagerait même de créer sa propre monnaie digitale de banque centrale. La combinaison de leur acceptation du yuan et d’une devise numérique soutenue par l’État pourrait aider l’Iran à vendre une plus grande partie de son pétrole sur le marché mondial.
Brian Hook, le représentant spécial des États-Unis pour l’Iran, a confirmé que le pays est effectivement confronté à des difficultés avec la devise étrangère nécessaire aux importations.
« Le régime a du mal à acquérir les devises dont il a besoin pour se procurer des importations telles que des machines, des intrants industriels et des biens de consommation » a-t-il expliqué.
L’Iran avait légalisé le minage de crypto-monnaies en août 2019, même si le trading de crypto-devises était interdit. La réglementation a été élaborée pour collecter les taxes des mineurs qui auraient pu profiter de l’électricité fortement subventionnée du pays. En raison de ses énormes réserves de pétrole et de gaz naturel, l’Iran a des prix de l’énergie parmi les plus bas au monde.
Traduit par Carolane de Palmas