« Vais-je pouvoir récupérer mes crypto-devises ? »
Voici la question que se pose plus de 100 000 investisseurs qui possédaient des crypto-monnaies stockées via l’échange canadien QuadrigaCX.
QuadrigaCX : la crypto-catastrophe qui ne fait qu’empirer
En décembre 2018, la mort soudaine de Gerald Cotten, fondateur de l’échange, en Inde a entrainé une situation délicate pour les titulaires de comptes. En effet, les clés cryptées nécessaires pour accéder aux fonds détenus dans l’échange (190 millions de dollars canadiens) pourraient être perdues à jamais.
Les crypto-devises des clients auraient été détenues dans des portefeuilles hors-ligne (cold wallet) dont seul le fondateur avait accès. Ainsi, depuis sa mort, personne chez QuadrigaCX n’a pu y accéder. L’échange canadien semble ainsi avoir été uniquement dirigé par Gerald Cotten via son ordinateur portable.
Début février 2019, le cabinet d’audit Ernst & Young (EY) a été nommé « surveillant » en charge de retrouver l’argent perdu de QuadrigaCX. Ernst & Young a trouvé 6 adresses de portefeuilles que l’échange a utilisés pour stocker des devises virtuelles.
Le plus étonnant dans cette histoire ? 5 portefeuilles sur 6 semblent avoir été vidés depuis avril 2018. En d’autres termes, les fonds auxquels Ernst & Young n’aurait pas pu avoir accès n’ont peut-être jamais existé.
Le 6ème portefeuille « semble avoir été utilisé pour recevoir des Bitcoins d’un autre compte d’échange de devises virtuelles. Ensuite, les Bitcoins auraient pu être transférés sur le portefeuille chaud [hot wallet] de QuadrigaCX » dont la dernière transaction a été faite le 3 décembre 2018.
Ces informations ont donné lieu à de nombreuses spéculations autour de la mort Gerald Cotten.
Pourquoi a-t-il écrit un testament quelques semaines avant sa mort ? Tous les fonds ont-il été volés avant sa mort ? Est-il vraiment mort ?
Pour Brian Armstrong, PDG de Coinbase, QuadrigaCX était dans une situation désespérée lors de la mort de Cotten. Ainsi, elle aurait utilisée sa mort pour permettre à l’entreprise de couler.
En effet, le plus grand site d’échange de crypto-devises au Canada a connu des problèmes de liquidité avant la mort de son fondateur. L’échange doit beaucoup d’argent (fiat et crypto-monnaie) à plus de 100 000 utilisateurs.
Le juge Michael Wood a accordé un nouveau sursis autorisé il y a un mois (une prolongation d’un peu moins de 45 jours). Ainsi, la prochaine audience est prévue le 18 avril et les créanciers ne peuvent pas poursuivre l’échange jusqu’à cette date (ou avant que le sursis soit levé).
Aucun plan d’urgence ?
Samuel Reed, co-fondateur de l’échange BitMex, explique qu’il trouve très étrange que personne n’ait mis en place de plans d’urgence.
Cela signifie donc que Gerald Cotten « n’a jamais fait de copies de sauvegarde et que personne d’autre n’a jamais eu accès aux portefeuilles ».
« Chez BitMex, nous pensons tout le temps à la sécurité de l’argent que nous détenons. Nous avons de multiples plans d’urgence de sorte que si nous mourrons ou si le centre de données explose…cela peut se produire sans que personne ne perde d’argent » déclare Samuel Reed.
« J’ai du mal à croire que ce genre de diligence raisonnable n’ait pas été faite dans le cas de QuadrigaCX. Mais c’est l’univers des cryptos, donc tout peut arriver » ajoute-t-il.
Quelle est votre opinion ?
Pourquoi un échange d’une telle envergure n’avait mis aucun protocole d’urgence en place ? Si les portefeuilles froids sont vides, où sont les crypto-devises manquantes ? Gerald Cotten est-il vraiment mort ?
Que pensez-vous de cette situation ?