Rebellious : la première « ICO gratuite » de l’histoire des crypto-monnaies

Rebellious : la première « ICO gratuite » de l’histoire des crypto-monnaies

By Onose Enaholo - Minute de lecture
Mis à jour 26 January 2023

Rebellious (REBL), ça ne vous dit rien ? Il s’agit de l’une des dernières crypto-monnaies à avoir vu le jour. Cette équipe, basée aux Pays-Bas, propose un concept étonnant. Oubliez les ICO qui permettent d’obtenir des tokens contre (crypto-)monnaie sonnante et trébuchante : les REBL ont été parachutés gracieusement sur les adresses Ethereum des investisseurs qui ont accepté d’effectuer quelques « devoirs de promotion ».

Nous sommes à la fin du mois de décembre 2017. Un forum CryptoCompare apparaît sans cesse tout en haut de la liste des groupes sur lesquels un message vient d’être posté. Ce n’est pas celui de Bitcoin, d’Ethereum, de Ripple ou de Tron. C’est celui de Rebellious, jusqu’alors inconnu au bataillon. Ou presque, car il avait commencé à faire son apparition dès le début du mois. Intrigué, je finis par aller voir de quoi il s’agit, même si le nom ne m’inspire pas.

REBL : le concept

Voilà le message que je découvre sur le site officiel : le marché des cryptos est devenu hautement spéculatif. REBL souhaite se développer grâce à la puissance de sa communauté, et non par l’unique appât du gain. C’est pourquoi, au lieu de vendre ses tokens, Rebellious les offre à quiconque en fait la demande. Mais il y a tout de même une condition : vous devez effectuer toute une série d’actions de promotion pour recevoir votre récompense.

Il faut notamment être actif sur le groupe Rebellious du site CryptoCompare, le suivre sur Telegram, s’inscrire sur une exchange et voter pour l’ajout de REBL, Tweeter… Mais, tout compte fait, vous vous retrouvez avec 4 000 REBL sur votre adresse Ethereum. Pas mal (396 millions en circulation, 5 % seulement sont conservés par l’équipe). Et si vous acceptez de traduire du matériel, de programmer ou de réaliser tout autre tâche nécessaire au projet, vous êtes rétribué en REBL.

Rebellious
Source : site officiel (rebellious.io)

En termes d’utilisation, Rebellious a pour ambition de devenir une crypto-monnaie largement utilisée par les plates-formes d’e-commerce. C’est pourquoi l’équipe prépare des modules de paiement pour des solutions de commerce en ligne telles que PrestaShop, WooCommerce ou encore Shopify. Autre caractéristique notable du token (actuellement un jeton ERC-20, mais qui devrait migrer vers sa propre chaîne de blocs au T1 2019) : les REBL conservés via le wallet officiel permettent de toucher 10 % d’intérêts annuels, versés tous les 10 ou 30 jours.

Le paradoxe de Rebellious

Pour avoir participé à cette ICO, j’ai tout de même relevé quelques paradoxes qui entourent Rebellious. Les créateurs du token reprochent le battage publicitaire autour des ICO, mais les conditions pour profiter de leur distribution avaient justement pour objectif de générer une hypermédiatisation engendrée par la communauté. Fin décembre, le groupe Rebellious de CryptoCompare était en feu en raison des messages publiés par les personnes désireuses d’obtenir ces REBL gratuits. Comme je le disais par boutade aux personnes à qui j’ai parlé de cette ICO : pour être un vrai rebelle, tu dois obéir au doigt et à l’œil !

Car sous ses airs de vierge effarouchée, Rebellious a mis en place une machine de marketing efficace à moindre coût. Même si, depuis la fin de l’airdrop, il faut avouer que les choses se sont bien calmées. Si le token s’est échangé jusqu’à 0,4 dollar, REBL se négocie à environ 0,17 $ au moment d’écrire ces lignes. Cela correspond tout de même à 680 $ pour ceux qui ont passé un peu moins d’une heure à remplir les conditions pour les obtenir et qui les ont lâchés à ce prix.

Le futur de Rebellious

Le pari de l’équipe Rebellious est à la fois intéressant et osé. Peut-on construire une communauté forte en offrant des jetons ? Ce n’est pas garanti, car un investisseur qui a déboursé de sa poche de l’argent pour acquérir des tokens est probablement plus motivé pour défendre sa cause que lorsqu’il les a obtenus gratuitement. « Ça ne coûte rien d’essayer » : cet état d’esprit risque de se prolonger dans la tête de nombreux investisseurs par un « on verra bien ». Outre ce facteur, il faut aussi voir si l’équipe sera en mesure de développer un produit performant. De convaincre les marchands du web d’accepter Rebellious en guise de moyen de paiement.

Cela dit, le projet est encore trop jeune pour tirer des conclusions définitives, notamment au niveau du prix. Idée de génie ou futur flop ? Rendez-vous dans une poignée de mois. Je garde mes petits rebelles bien au chaud en attendant.