Les plateformes de cryptomonnaies réglementées ? L’exemple thaïlandais

Les plateformes de cryptomonnaies réglementées ? L’exemple thaïlandais

By Puskar Pande - Minute de lecture
Mis à jour 01 August 2022

Il n’y a pas si longtemps, les investisseurs en devises digitales agissaient dans leur petit coin en passant par des plateformes d’échange nébuleuses avec risque de piratage voire de vol à la clé. 2017 et un cours du Bitcoin à 20.000 dollars sont passés par là et les autorités ont compris la nécessité d’observer le secteur de plus près. En Thaïlande, les plateformes doivent bénéficier d’un agrément et toutes ne l’obtiennent pas.

La Thaïlande réglemente les cryptomonnaies

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Les tradeurs et investisseurs en crypto-monnaies doivent choisir la plateforme qui leur convient. En Thaïlande, un agrément des autorités est nécessaire. [designer491/Shutterstock.com]
Contrairement à d’autres, le gouvernement thaïlandais n’a pas fait l’autruche en 2018 et a été fort actif en matière de réglementations liées au domaine des cryptodevises. L’année avait pourtant mal commencé. En février, la Banque Centrale publiait une circulaire interdisant aux institutions financières de fournir des services liés aux cryptos. En mars ensuite, deux projets de décret étaient publiés visant à réglementer le secteur et à clarifier l’imposition des revenus liés aux investissements en crypto-devises. Ces décrets finalisés en mai imposent aux plateformes d’échange et aux intermédiaires de s’enregistrer auprès des autorités thaïlandaises. En l’occurrence, c’est la Securities & Exchange Commission (SEC) locale qui est compétente.

Les réglementations en matière de fiscalité, bien qu’entérinées pour la plupart, font toujours débat à l’heure actuelle.

Agréments accordés pour plusieurs plateformes de monnaies digitales

Selon Bangkok Post, la Thaïlande restreint les opérations des plateformes réglementées à 7 cryptodevises à savoir Bitcoin (BTC), Ethereum (ETH), Bitcoin Cash (BCH), Ethereum Classic (ETC), Litecoin (LTC), Ripple (XRP) et Stellar (XLM). L’absence de l’altcoin EOS (EOS) dans cette liste provient probablement du fait que l’Initial Coin Offering (ICO) était toujours en cours et que le mainnet n’avait pas été lancé lorsque les règles ont été établies.

En ce début 2019, nous apprenions que quatre plateformes bénéficiaient dorénavant d’un agrément à savoir Bitcoin Exchange Co., Ltd. (BX), Bitkub Online Co., Ltd. (BITKUB), Satang Corporation (Satang Pro) et Coins TH Co., Ltd.

Deux autres postulants se sont vus momentanément refuser la licence pour non-conformité avec les réglementations notamment en matière d’identification des investisseurs.

Un exemple à suivre en Europe ?

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Un position commune concernant les devises digitales serait souhaitable au niveau de l’Union européenne. [Marian Weyo/Shutterstock]
Si un certain nombre de pays d’Asie a considérablement avancé en matière législative en 2018, ce n’est pas le cas en Europe. Certes, le sujet s’est invité dans certains débats politiques mais peu de pays ont déjà une réglementation en place. L’exception la plus notable est celle de Malte qui se positionne réellement comme un hub pour entreprises fintech et a donc développé un cadre juridique afin de rassurer les investisseurs.

La France a également été active dans le domaine. Plusieurs articles de la loi Finances 2019 visent les monnaies digitales mais le rejet de plusieurs amendements pro-crypto à la mi-décembre a laissé un goût doux-amer. En Belgique, le gouvernement est resté timide mais des directives ont été publiées à certains niveaux, notamment fiscal. Le gouvernement étant actuellement en affaires courantes et des élections prévues en mai, peu d’évolutions sont attendues.

Dans tous les cas, une initiative européenne serait souhaitable dans ce domaine. Au vu des élections législatives prévues dans quelques mois, les chances d’observer des avancées concrètes dans le courant de l’année 2019 sont cependant minimes.

Faut-il choisir une plateforme d’échange de cryptos réglementée ?

Certains regretteront cette ingérence des législateurs parfois par principe, d’autres fois par souci d’anonymat. Néanmoins, les devises digitales ont pris une telle ampleur qu’il semble inconsidéré de rester en dehors de tout cadre législatif. Plusieurs acteurs du secteur font partie aujourd’hui de groupes de lobby afin d’aider à élaborer la politique de demain en matière d’actifs digitaux. Si l’objectif est l’adoption de masse, les monnaies digitales doivent accepter les règles du jeu.

Pour notre part, nous considérons que confier ses fonds à un intermédiaire réglementé reste l’option la plus sécurisée. Bien entendu, les protections sont différentes que pour des actifs financiers traditionnels de type action. Néanmoins, les plateformes réglementées en Europe comme eToro par exemple offrent un certain nombre de garanties non négligeables.

Certains acteurs du secteur non réglementés mais établis de longue date jouissent cependant d’une excellente réputation. C’est le cas de Binance notamment (voir notre avis sur Binance) ou de Coinbase (voir notre avis sur Coinbase). Au moment de choisir, accordez une attention particulière aux garanties en matière de sécurité. Si vous souhaitez en savoir plus, nous vous recommandons de consulter notre top des plateformes pour acheter des cryptomonnaies ou nos différents avis.

 

 

Featured image source: Lukasz Stefanski/Shutterstock.com