Et si le Ripple (XRP) était la première monnaie virtuelle à séduire le gouvernement des États-Unis ? Il y a encore quelques mois, cette hypothèse aurait semblé absurde. Pourtant, Cory Johnson, le directeur de la stratégie marketing de Ripple, a confirmé dans une interview du 12 octobre à Breaker Mag que la firme était en contact régulier avec l’administration de Trump.
Le Ripple à l’assaut de l’administration Trump
Il semblerait que l’administration Trump ait commencé à s’intéresser de près aux cryptomonnaies. Selon Johnson, le gouvernement observerait la part de Bitcoins (BTC) et d’Ethers (ETH) minés par la Chine (plus de 80 % pour le BTC) et compterait bien rattraper son retard en matière d’altcoins. Et si le Ripple séduit plus que d’autres, c’est justement qu’on ne peut pas le miner : il permet ainsi moins de jeux d’influence et a un coût environnemental moindre.
Johnson reste secret sur la teneur des discussions entre Ripple Labs et l’administration, mais il confirme qu’elles se sont accélérées : « Nous n’avons pas révélé la teneur de nos propos. Mais nous avons des discussions régulières à Washington et nous avons rencontré des régulateurs ainsi que des politiciens. Nous avons toute une équipe dédiée à ces discussions, pas seulement aux États-Unis mais partout dans le monde. Notre équipe de régulation a la bougeotte et prend un avion après l’autre. »
La stratégie payante du XRP
Cela n’aura échappé à personne, Ripple est le chantre de la régularisation des cryptomonnaies. Au début du mois d’octobre, il avait intégré une coalition pour « sécuriser l’Internet of Value d’Amérique ». L’altcoin a déjà réussi l’exploit de séduire les banques, il semblerait donc qu’il s’attaque maintenant aux gouvernements. C’est une suite logique pour Ripple Labs, qui ne souhaite pas particulièrement séduire le grand public, mais plutôt mettre en place des solutions adaptées aux grandes entreprises.
Et ce créneau semble réussir à la cryptodevise : elle est devenue le fer de lance de la reconquête de la réputation des cryptomonnaies. Cette stratégie est plus payante que celle du Bitcoin ou du Litecoin (LTC), qui comptent sur une hypothétique adoption massive du grand public pour décoller. Mais elle est condamnée par d’autres altcoins comme le Dash (DASH), qui investissent dans des régions où les systèmes bancaires sont déficients.
Johnson répond aux critiques
Pour les autres monnaies virtuelles, s’associer au sulfureux gouvernement Trump est un non-sens : cela va à l’encontre de la philosophie décentralisée qui régit la plupart des altcoins. Mais Johnson est convaincu que cette inimitié est surtout due aux médias : « Le journalisme dans notre secteur n’est pas excellent. […] On se fie trop à Twitter et à des blogs personnels pour trouver des sources, qui ont des intentions cachées. Il est donc difficile pour quelqu’un d’écrire un article qui donne au XRP le bénéfice du doute […] lorsque cette personne a des investissements en Bitcoin. »
Que cette vision légèrement complotiste soit véridique ou non, un élément reste : depuis le début de l’année, Ripple Labs a fait des pas de géant pour réguler ses systèmes. Il est donc tout à fait logique qu’il s’attaque maintenant à l’administration Trump, n’en déplaise à ses détracteurs. Il conviendra de voir quelle influence cela aura sur le prix du Ripple, qui avait déjà fait un bond remarquable à la fin du mois de septembre.