Le président de la Banque centrale européenne a critiqué l’intention du gouvernement estonien de lancer une crypto-monnaie nationale. Il a notamment déclaré que les États de l’Union européenne (UE) ne seront pas autorisés à lancer des crypto-monnaies nationales qui viendront concurrencer l’Euro en tant que monnaie principale dans la juridiction de l’UE.
L’Estonie prévoit de lancer une crypto-monnaie nationale administrée par l’État
Le président de la Banque centrale européenne, Maria Draghi, a rejeté les plans de l’Estonie pour lancer une crypto-monnaie nationale. Draghi a déclaré que « aucun État membre ne peut introduire sa propre monnaie. La monnaie de l’UE est l’Euro. » Le mois dernier, l’Estonie a dévoilé son plan de lancement pour Estcoin, une crypto-monnaie nationale soutenue par l’État. Estcoin serait administré de manière centralisée par la République d’Estonie et lancé en tant que ICO.
L’Estonie a également prévu de rendre disponible la crypto-monnaie et de la mettre à la disposition de tout investisseur mondial dans le cadre de son programme de résidence électronique. Le projet Estcoin a été évalué et apprécié par Vitalik Buterin, créateur d’Ethereum. Peter Ehlich, de la Banque centrale européenne, a affirmé que « dans le cadre juridique de l’Union européenne, tous les États membres, y compris l’Estonie, ont introduit la monnaie unique, seul l’Euro est le cours légal et la politique monétaire réside exclusivement avec la Banque centrale européenne. »
Le projet pourrait encore être viable grâce à un partenariat public-privé
Malgré les déclarations déconcertantes du président de la banque centrale européenne, l’Estonie pourrait encore être en mesure de lancer une crypto-monnaie nationale si cela s’effectue par le biais d’un partenariat public-privé. David Heller, membre de l’Institut Peterson pour l’économie internationale, affirme que ce serait possible si « la crypto-monnaie est émise par une entité publique. » D’ailleurs, le responsable des relations publiques de l’E-résidence de l’Estonie, Arnaud Castaignet, a déclaré que le gouvernement estonien envisageait d’aller d’avant avec le projet. « Nous sommes prêts à avancer, néanmoins une concertation nationale est nécessaire en premier lieu », a-t-il ajouté