En début de semaine, Peter Schiff a déclaré sur Twitter avoir perdu l’accès à ses Bitcoins (BTC). Il soutient qu’il n’a pas oublié son mot de passe, mais que son portefeuille aurait été corrompu. Son wallet ne reconnaitrait plus son mot de passe rendant de facto ses Bitcoins sans valeur marchande.
Alors que Peter Schiff ne peut plus accéder à ses jetons BTC, il faut rappeler que perdre l’accès à son wallet à cause d’un oubli de mot de passe ou d’un piratage est un phénomène qui arrive.
Dans l’affaire de la crypto-bourse Quadriga CX par exemple, où les accès aux portefeuilles numériques de la société ont été perdus à la mort de son PDG, les clients ont perdu plus de 190 millions de dollars canadiens (145 millions de dollars américains) de crypto-fonds.
Faudrait-il travailler sur les portefeuilles pour changer la sécurité des clés privées ?
Pour le co-fondateur d’Ethereum (ETH), Vitalik Buterin, ces situations soulignent un problème important : la perte de clés privées (et donc des jetons) est un challenge pour ceux qui utilisent les crypto-devises.
Conserver ses propres crypto-devises pourrait être assez complexe pour la majorité des utilisateurs de cryptos. C’est particulièrement vrai pour ceux qui ne sont pas des utilisateurs avertis des nouvelles technologies.
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Puisqu’il est nécessaire d’utiliser des clés privées pour avoir accès à ses fonds, la façon dont ces clés sont conservées est essentielle pour ne pas perdre l’accès à ses crypto-monnaies.
Les portefeuilles hors-lignes comme le portefeuille papier ou matériels sont souvent soulignées comme de bonnes alternatives pour sécuriser ses fonds. Mais elles peuvent parfois être sujettes à des dégradations dues à l’environnement ou au vol (portefeuille papier) ou aux obstacles de connaissances techniques (portefeuille matériel).
C’est pourquoi certains pensent qu’il serait mieux pour les utilisateurs de conserver leurs jetons dans les crypto-bourses comme Binance, BitBay ou Coinbase. Ainsi, ces dernières pourraient gérer les clés privées de leurs clients qui n’auraient plus à se soucier de les conserver.
Cette solution renvoie aux problèmes observés dans le cas Quadriga CX et au fait que les crypto-fonds appartiennent au final à celui qui détient les clés privées. En cas de perte ou de vol de ces clés, si personne d’autre ne les connaît alors l’accès aux crypto-monnaies est totalement perdu.
Pour le fondateur de la plateforme d’échange Binance, Changpeng Zhao, la conservation des clés sur une crypto-bourse serait la solution la plus sûre
« De nombreuses crypto-entreprises préconisent le stockage de vos propres clés. Cependant, la vérité est qu’aujourd’hui, la plupart des gens ne sont pas capables de protéger leurs clés privées d’eux-mêmes (en la perdant). Pour la plupart, un échange centralisé de confiance est plus sûr. Les chiffres partent d’eux-mêmes » a-t-il déclaré sur Twitter.
Pour le co-fondateur d’Ethereum, il faudrait développer une nouvelle méthode : le « social recovery »
Alors que la méthode préconisée par le PDG de Binance va à l’encontre du principe même de décentralisation des crypto-monnaies et d’être sa « propre banque », il pourrait exister une alternative pour récupérer ses fonds en cas d’oubli de mot de passe ou de phrase de récupération (seed).
Le « social recovery » (ou récupération sociale) pourrait permettre d’accorder à certaines personnes de confiance le droit de rétablir l’accès à certains comptes. Ainsi, si un utilisateur de cryptos perd l’accès à son compte, il pourrait faire appel à ses « guardians » (garants ou gardiens) pour qu’ils puissent lui réattribuer le contrôle du wallet.
Pour certains, la solution de « social recovery » est trop similaire à l’utilisation d’entités centralisées, bien qu’il s’agisse dans ce cas là de proches. La vraie question ne serait-elle pas de faire comprendre aux utilisateurs comment conserver leurs clés privées plutôt que de trouver de nouvelles solutions aux défauts humains ? Qu’en pensez-vous ?