Le scepticisme à l'égard de l'adoption du Bitcoin comme monnaie légale au Salvador ne cesse de croître, une enquête récente révélant que de nombreuses personnes ne sont pas d'accord avec ce projet.
Une majorité écrasante de Salvadoriens n'est pas favorable au Bitcoin, du moins selon un récent sondage. L'enquête menée par l'Institut d'opinion publique de l'Université d'Amérique centrale (UCA) a révélé que 7 citoyens salvadoriens sur 10 ne sont pas particulièrement enthousiasmés par la future loi sur le Bitcoin. L'enquête s'est déroulée en août, et ses résultats font écho à ceux d'une recherche menée par Disruptiva en juillet.
Le pays d'Amérique centrale a fait l'objet de critiques et de supports depuis que le président Nayib Bukele a révélé son intention d'adopter le Bitcoin comme monnaie. Bien que cette décision représente une étape importante, plusieurs institutions financières et économistes l'ont critiquée. Le président Bukele, féru de technologie, a affirmé que le "pari" du Bitcoin serait positif pour le pays.
Les résultats de l'enquête de l'UCA arrivent moins d'une semaine avant que la législation sur BTC ne soit adoptée. La question a suscité une certaine opposition, certains Salvadoriens portant la résistance dans la rue. Vendredi, un groupe de manifestants s'est réuni à San Salvador pour s'opposer à la proposition de loi qui doit entrer en vigueur le 7 septembre.
L'enquête a également montré que 20 % des Salvadoriens ne font pas confiance à l'actif digital. Parmi les personnes interrogées, 43 % sont d'accord pour dire que l'économie globale du Salvador se détériorerait après l'adoption du crypto actif comme monnaie. Seuls 17 % des répondants ont confiance dans l'amélioration de l'économie.
Bukele a déjà annoncé que l'adoption serait facilitée par une application de portefeuille Bitcoin appelée "chivo". L'accueil réservé à ce wallet est loin d'être bon, puisque les résultats du sondage révèlent qu'il suscite peu d'intérêt. Il en va de même pour les 30 $ de BTC que le gouvernement a promis de distribuer gratuitement.
Une majorité (65 %) des participants à l'enquête ont affirmé que le wallet ne les intéressait pas, et seulement 5,5 % ont répondu positivement. Il existe également d'importantes lacunes en matière de sensibilisation, puisque 9 habitants sur 10 connaissent peu ou pas du tout cet actif. Trois cinquièmes des participants ont contesté l'utilisation de fonds publics pour faciliter l'adoption. La différence était de jour comme de nuit sur la question de savoir si l'utilisation de Bitcoin devait être facultative ou obligatoire. Un pourcentage impressionnant de 96 % des personnes interrogées se sont prononcées en faveur de la première option, à savoir l'utilisation volontaire de Bitcoin.
Bien que les résultats semblent pencher d'un côté, il convient de noter que le sondage n'a concerné que 1 281 personnes. Il n'est donc pas forcément représentatif de l'opinion de l'ensemble de la population (6,5 millions de personnes).